Après la défaite des forces de Marmo et la prise de pouvoir de Vagnard, Ashram et Pirotess quittent Lodoss accompagnés de leur peuple à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil où ils pourront s'installer en paix. Après un périple en mer très mouvementé, et ayant épuisé toutes leurs ressources, les navires arrivent devant Araycrust, le continent légendaire qui renferme les dieux mineurs ayant fui le conflit ultime entre les dieux sur l'île de Lodoss. Ne pouvant revenir en arrière, Ashram conclu alors un pacte avec le dieu Barbas et lui offre son corps en échange du droit d'accès au continent. 300 ans plus tard des troubles naissent sur le continent tandis que Pirotess cherche un moyen de délivrer l'homme qu'elle aime. Elle va rencontrer le jeune Raydon et ses amis qui vont l'aider à lutter contre Barbas dont les plans pour Crystania, terre des dieux, sont des plus obscures. Aimant particulièrement l'univers créé par Ryo Mizuno je dois avouer avoir été déçu par cet animé. Pour information, la légende de Crystania est tirée de 4 livres du même nom qui sont des sortes d'hors série à la mythologie. Il suit bien sur la "Guerre de Lodoss" du point de vue du couple maléfique Ashram et Pirotess. L'ensemble semblait très prometteur sur de nombreux points malheureusement l'animé déçoit, et particulièrement les puristes, un comble. L'histoire se découpe en un film qui sert d'introduction et de 3 OAVs qui sont les suites directes du film. Au final, Kaze aurait mieux fait d'éditer le manga, qui sans être lui-même exceptionnel, constitue une meilleure approche de l'univers de Crystania que cet animé.

Scénario

Ennuyeux peut être le meilleur qualificatif je pense. Si ce dernier semble foisonner d'idées, pratiquement aucune d'entre elles ne sont exploitées ou très peu. Toute l'histoire se concentre essentiellement sur la lutte contre Barbas et met de côté ainsi de nombreux points. On remarquera par exemple les événements qui ont conduits Raydon et ses amis à fuir sur Crystania; événements marquants pour le jeune homme, qui restent sans suite une fois l'aventure lancée. Ajoutons à cela de nombreux autres blancs scénaristiques. Tout cela aurait pu s'expliquer par une volonté de se concentrer sur l'intrigue principale mais celle-ci manque cruellement de rebondissements et d'intérêt.

Graphisme

Particulier, le graphisme me rappelle ces "vieux" animés français. S’il ne faut pas y voir une marque péjorative au niveau de graphisme, cela l’est à propos de l’animation qui date vraiment et se détache très peu de l’animation des OAVs des précédentes chroniques qui à l’heure actuelle peut vraiment être considérée comme désuète. Il se dégage quand même un certain charme du graphisme mais ce dernier ne manquera pas lui aussi de choquer le puriste surtout s’il faut comparer les dessins aux travaux de Nobuteru Yuki sur les premiers OAVs ou le dessin de Yamada Akihiro pour « La Dame de Falis ». En effet on ne reconnaît quasiment pas Ashram et encore moins Pirotess à tel point qu’on se demande si c’est bien elle de prime abord. A ce niveau je conseille d’ailleurs de jeter un œil sur le manga « Crystania », où vous trouverez dans la rubrique « images » quelques dessins bien plus fidèles.

Ambiance

Autre lieu, autre ambiance et là encore tout cela a de quoi déstabiliser les fans de Lodoss. Le monde de Crystania est déjà bien plus dominé par les dieux que l’île maudite où chacun à son propre clan. Chaque dieu incarne un animal et chacun des habitants qui le sert à la capacité de se transformer en cette créature. Cette communion dieux/hommes donne à l’œuvre un côté ésotérique et un peu psychédélique aussi. On retrouve quand même le côté sombre des précédentes chroniques même si celui-ci perd en gravité et en sérieux malheureusement, éludé à cause d'un scénario qui s’y attarde peu.

Personnages

Les nouveaux héros sont précipités dans l’aventure dans tous les sens du terme à tel point qu’il est difficile de s’attacher à eux et de les voir se développer réellement. Même les anciens héros et figures connues des fans n’apportent pas grand-chose de nouveau et se contentent de rappeler le lien qui les unit. A cela se rattache en plus le manque de soins apporté au design, manque de classe et de charisme flagrant. De plus on est trompé par les couvertures qui nous présentent des personnages visiblement bien mieux travaillés et qu’on passe son temps à chercher au sein de l’aventure avant de se rendre compte qu’il s’agit des héros. Comment expliquer une telle différence de travail, pourquoi celui des couvertures n’a pas été conservé ? Mystère mais en tout cas cela n’arrange pas l’œuvre qui en aurait bien eu besoin.

Originalité

Original, on peut dire que dans un sens cette partie des chroniques se détache pas mal du reste tant par son approche que sa représentation. Malheureusement cela peut constituer un défaut en soi vu que l’aspect de ces chroniques ont de quoi gêner, que ce soit par rapport au reste de la série et même de la production d’animés. Il est dommage que l’originalité ne touche pas le scénario dans les grandes lignes et que ce dernier reprend les poncifs du genre.