Critique Shogun Mag volume 2
Prix : N/C
Note du volume 2 :
L'initiative est bonne, mais reste à savoir si le public, tant habitué aux graphismes et scénarios japonais, saura apprécier cette nouvelle vague de séries.
Maintenant, parlons un peu du magazine en lui-même.
Le ton est donné dès l'édito. On remarque très vite que les rédacteurs sont mécontents des avis négatifs qu'ils reçoivent de la part de certains conservateurs qui n'apprécient pas du tout l'idée de mangas dessinés par des européens. Ils essaient de convaincre les lecteurs en leur prouvant que nos parents (ceux qui lisent la BD franco-belge) tiennent les mêmes propos que ces soit-disant fans en critiquant la japanimation comme eux critiquent les euromangas. Excellent argument.
Après ce petit édito provocant, nous avons droit à une vingtaine de pages en couleurs, avec plusieurs rubriques, telles que celle où on nous apprend à dessiner un manga (citant les différents livres de techniques qui existent), ainsi que des conseils au niveau du scénario. Dans ce numéro, nous apprenons un peu plus sur le Nekketsu (shonen d'action mettant en relief les valeurs "fondamentales" du héros telles que l'amitié, le courage etc.) ainsi que le Yonkama, forme de manga original, puisque ce ne sont que des petites histoires humoristiques en quatres cases, format encore trop peu connu en France (Azumanga Daioh). Shogun propose d'ailleurs un concours de Yonkama, permettant à de jeunes talents de voir publiées leur productions.
Après ces quelques pages colorées, nous retrouvons les deuxièmes chapitres des séries qui nous ont été présentées lors du premier numéro.
Scénario
Au sommaire, 9 séries différentes, allant du style shonen d'action pure (Holy Wars, Santuaire Reminded, Mind, Lost Scion, Anarky et Quantic Soul) au style un peu plus shôjo (Love Inc, Breath Effect, Lolita).
Quoi qu'il en soit, les neufs scénarios restent originaux (sinon ils ne seraient pas dans le Shogun Mag me diriez-vous). Certains scénarios restent fidèles aux scénarios japonais, essentiellement dans leur côté SF (je pense à Mind et Holy Wars, ce dernier relatant les aventures d'un jeu vidéo), d'autres se distinguent en introduisant une situation propre aux scénarios français (par exemple le héros de Love Inc vient d'entrer dans l'Institut supérieur de Commerce de Paris). Ce qui est sûr, c'est qu'on ne tombe en aucun cas dans la monotonie, les auteurs faisant de leur mieux pour introduire de l'action dès qu'il leur est possible (avis donc aux amateurs de shonen !).
Graphisme
La comparaison est inéluctable.
Outre deux à trois séries dont le graphisme peut être comparé à celui des collègues japonais (Holy Wars, Mind et peut-être Breath Effect), les auteurs ont surtout été influencés par le style franco-belge (ou comic, c'est selon). Ce n'est bien sûr pas un reproche, puisque chaque auteur est sensé avoir son propre style (et il en va de même pour les Japonais). Tout ce qui relève du décor et des trames a aussi été respecté, donc dans l'ensemble c'est plaisant à lire. A noter cependant le graphisme (très) exagéré de Breath Effect, qui ne peut pas plaire à tous.
On s'y attendait, surtout depuis que Pika s'est lancé. Mais le premier contact réel avec l'euromanga est assez positif, et nous retiendrons la volonté prononcée des rédacteurs à vouloir faire apprécier l'euromanga (terme auto-proclamé). Des pages en couleur, un format qui rend la lecture fluide et agréable (255 X 180 mm), le tout est de plaire par son contenu. Si l'on prend le temps de lire, il n'est pas impossible d'en devenir fan. Alors n'hésitez plus et procurez-vous un Shogun Mag pour vous faire votre propre avis ;)
