Le festival d'Angoulême c'est non seulement l'occasion de voir ses idoles de près, mais c'est aussi une uniqueopportunité de rencontrer des professionnels ! Aussi nous nous sommes mis en quête d'une interview avec Christophe, le directeur de collection de chez Tokebi. Pourquoi une telle interview alors que nous avons déjà interviewé Tokebi ? Nous ne sommes pas fous, mais nous avons voulu tirer un bilan de l'année passée et voir comment à évolué le jeune mais non moins actif éditeur.
Mangagate : En ce début d’année 2005, l’heure est au bilan, l’année 2004 a-t-elle été une année faste ?
Christophe Lemaire : Oui, nous sommes content de cette année, elle a permis de confirmer le succès de l’année précédente. L’année 2005 et les années à venir vont être très importantes pour nous.
Mangagate : On voit que vous avez essayé de proposer tous type de parution pour satisfaire un plus large public, à l’heure d’aujourd’hui êtes-vous satisfait de la diversité de votre offre ?
Christophe Lemaire : Oui, on en est satisfait.
Mangagate : Vous avez publié des séries à très fortes parutions en Corée comme Model ou Priest, allez-vous aujourd’hui essayer de publier d’avantage de séries dites d’auteurs ?
Christophe Lemaire :Ca a toujours été notre objectif de publier de séries toutes très différentes, aujourd’hui nous avons de plus en plus d’auteurs et nous en sommes content. Au départ il est vrai qu’on devait toucher le plus large public pour se faire connaître et faire connaître le manhwa, mais maintenant on se concentre d’avantage sur des séries d’auteurs.
Mangagate : Rencontrez-vous encore des réticences envers le manhwa au sein de groupes puristes du manga ou est-ce davantage entré dans les mœurs ?
Christophe Lemaire : Oui, c’est vrai qu’on rencontre encore des réticences au sein d’une communauté de puristes mais le grand public ne fait plus une grande différence et je pense que dans deux ou trois ans le clivage aura presque disparu, manhwa ou manga, ce sera égal pour le lecteur.
Mangagate : Vous organisez beaucoup de sessions de dédicaces (Japan expo, Virgin, magasin …), pensez vous que rapprocher à ce point les lecteurs et les auteurs soit important ?
Christophe Lemaire : Oui, j’ai toujours pensé que c’était très important, de plus les auteurs coréens sont moins fermés que les auteurs Japonais. Ils se déplacent plus facilement et les négociations avec les éditeurs se passent mieux sur ce sujet là. Les auteurs se donnent vraiment à fond (ndlr : ils ont même été jusqu'à faire fit de leur pause déjeuné pour continuer les dédicaces !). Il existe un respect du lecteur qui est propre à la Corée je pense, les auteurs sont très soucieux de faire plaisir à leur fans.
Mangagate : On voit que Tokébi Génération est depuis plusieurs mois passé en librairie, l’un de vos concurrents arrête Magnolia (ndlr : un magasine de prépublication Shojo chez Tonkam), pensez vous que le marché de la prépublication soit vraiment viable encore en France ?
Christophe Lemaire : Non, je ne pense pas, en France il n’y a pas une culture de la prépublication, le lecteur préfère aller vite et acheter directement son volume relié.
Mangagate : Des projets ou surprises pour 2005 ?
Christophe Lemaire : Je l’espère, ça ne vous inquiétez pas, des projets on en a toujours ! On pense continuer notre expérience de 2004, c'est-à-dire sortir les deux premiers volumes en même temps d’une série (Démon King), l’impact est très différent pour le lecteur qui a ainsi une vision plus globale de l’œuvre plus rapidement. Les retours du côté des professionnels de la vente sont aussi meilleurs.
Mangagate : Un petit bilan de votre séjour à Angoulême ?
Christophe Lemaire : On est très content, avant le festival de la BD était trop axée franco belge, aujourd’hui la zone Asie en vraiment mise en valeur (ndlr : 20% de la surface totale est destinée au manga/manhwa). On se rend bien compte sur ce genre d’évènement qu’il existe un lectorat très affirmé du manga et manhwa.
Mangagate : Je vous remercie pour cette interview.
Christophe Lemaire : Merci à vous.
Cette interview a été recueilli à l'occasion de Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême le 25 février 2005