Scénario

L’auteur nous propose un scénario extrêmement complexe et fourni pour ce premier tome, ce qu’il faut saluer. On se retrouve confronté ici à un scénario aux facettes complètement différentes (malgré quelques clichés cultes : on y pressent le triangle amoureux…), en effet, l’auteur tente de mélanger des genres inattendus : il mêle à la fois l’historique, la fiction, et la religion !

Pour ce qui est de l’historique dans ce manga, il reste assez hors de portée pour tous les « non japonisant » (le manga est basé sur une légende de l’histoire du japon), car il fait référence à des faits précis très éloignés de nos connaissances…mais ça n’en reste pas moins intéressant.

Ensuite, on note une certaine ambition quant à la rencontre du passé avec le présent (ou l’inverse !) dans cette histoire : en effet, alors que l’auteur fait tout pour être précis au niveau historique (cf. : mode de vie, dates, évènements,…), il y insère la fiction au travers de failles spatio-temporelles ! Ce sont apparemment des adolescents du 21ème qui sont destinés à devenir les héros de la légende de 1637 ! Mais, il faut admettre que la narration reste difficile et ambiguë (certains personnages se retrouvent en communiquant grâce à leurs portables, au 15ème siècle!!!) …

De plus, l’auteur base son scénario sur une guerre de religion, à l’époque où les Portugais ont importé le Catholicisme au Japon… ce qui, il faut l’avouer, donne une dimension inhabituelle à un manga !

Pour Conclure, bien que ce manga ai un scénario très recherché et très complexe, tout est donné en même temps, et n’est pas forcément compréhensible…

Graphisme

Amakusa 1637 possède un design surprenant, non par son originalité, mais plutôt pour son « ancienneté » dans ce monde où tout est standardisé ! Les dessins, certes bien maîtrisés, sont un mixte des années 80 (entre Candy et Lady Oscar) : le trait est fin, les visages sont longs, … Mais le style reste avant tout très shôjo (c’est à dire que l’on retrouve des fleurs à foison, et des gros plans de façon récurrente…), et ne sort pas de l’ordinaire. De plus , la mise en page est banale, et l’utilisation des trames est réductive : elle n’est que décorative, il n’y a aucune ombre sur les personnages, supprimant tout effet de dynamisme !

En bref, le graphisme est mal exploité, donnant l’impression de lire un manga figé…

Ambiance

Ce premier tome est difficile à définir ; l’auteur nous livre trop d’informations en même temps : s’adapter à la culture et à l’histoire du Japon ancien, et en même temps cerner les relations sentimentales des personnages entre eux, devient compliqué. Ce qui n’est d’ailleurs guère facilité par la mise en page trop fixe et la narration trop complexe…

Personnages

Natsuki Hayumi est le stéréotype même des lycéennes à qui tout souri, elle a un petit ami, des prétendants, des amis « fidèles » depuis des temps immémoriaux, un sport où elle excelle… enfin bref, c’est l’héroïne de la série ! Puis, au moment où elle bascule dans le passé , elle se retrouve confronté à une réalité plus dure qu’elle ne l’imaginait, ce qui transforme petit à petit sa façon d’être, mais qui reste néanmoins classique et qui manque de profondeur…

Les personnages secondaires quant à eux, sont plus ou moins développés, mais les plus intéressants restent sans aucun doute Yatsuka, dont le caractère a changé du tout au tout d’une époque à l’autre, marqué par les épreuves de la vie, et Eri, dont l’ambiguïté nous promet une suite improbable !

Originalité

Amakusa 1637 reste spécial sur le point de l’originalité, car la religion, ainsi que le fait que les personnages du présent deviennent les héros du passé, sont des thèmes peu exploités dans l’univers du manga.

Cependant, cette innovation est vite contrebalancée par des clichés classiques du genre, tel que l’irremplaçable triangle amoureux (culte pour tout shôjo qui se respecte !), ou encore comme la réversibilité du héros (la fille prend la place du héros, mais se fait passer pour un garçon…).

Le mangaka de Amakusa 1637 semble vouloir bien faire en nous offrant un scénario recherché et qui sort de l’ordinaire, cependant, la mise en page quelque peu négligée n’aide pas à éclaircir ce manga, qui devient vite lent et pesant…conseillé à tous ceux qui aiment se prendre la tête ! ;)