Fiche
 
 
 
Critiques
 
 
 
Avis
 
 
 
Images
 
 
 
Personnages
 
 
 
Résumés
 
 
 
Dossiers
 
 
 
Cosplay
 

Critique Après l'amour, la sueur des garçons a l'odeur du miel volume 1

Dan Bluesummers
Après l'amour, la sueur des garçons a l'odeur du miel #1
Date de sortie : N/C
Prix : N/C
Note du volume 1 :
Ne vous fiez pas au titre plutôt étonnant, ce tome est un recueil de cinq histoires aux sujets extrêmement variés et étonnants au cours desquelles Okazaki Mari nous prouve une fois de plus son talent pour « raconter l’amour », et ce, sous toutes ses formes.

La première nouvelle donne son titre à l’album, il s’agit de Après l’Amour, la Sueur des Garçons a l’Odeur du Miel. Elle raconte la vie d’une jeune femme chamboulée par la perception des choses de sa jeune cousine venue s’installer chez elle. Le thème majeur est ici la sexualité, et plus principalement les raisons et les conséquences de l’acte sexuel en lui-même, tout est écrit et exposé de telle manière que nous en venons à nous questionner. La façon dont le sujet est abordé est vraiment intéressante car elle propose un point de vue féminin, décrit de manière douce, très sensuelle et sans fausse pudeur. Okazaki arrive, une fois de plus, à parler de choses difficiles et rarement évoquées dans la bande dessinée de bien belle manière, avec une sincérité surprenante et un réel sens de la mise en page. Les cases se chevauchent afin de nous montrer, simultanément, l’acte et le raisonnement qui l’accompagne, ce qui nous permet de mieux cerner la cousine de la protagoniste principale et de bien comprendre où elle veut en venir. En seulement une quinzaine de pages, Okazaki parvient à laisser un message et une trace dans nos esprits, grâce à son écriture sensible et habile ainsi qu’à sa maîtrise de l’image qui permet d’exprimer de nombreux sentiments et de clore ce chapitre avec une part de mystère et de tendresse.

Vient ensuite A Propos de Kusako, une fable écologique et touchante qui retrace l’amitié entre Moeko et Kusako, une plante humanisée. Disposant d’un ton plus enjoué, cette fable éminemment positive a un aspect énergique et agréable, et comme à l’accoutumée, elle nous fait réfléchir. Les images sont très riches en sens et permettent de donner une dimension supplémentaire à l’œuvre, lui offrant un côté poétique et onirique très rafraîchissant et tout bonnement magique. Nous ressortons de cette lecture assez surpris mais enchantés. La comparaison entre le monde « réel » et la nature est bien pensée, en effet, le quotidien de l’adolescente est représenté de manière froide et sobre, peu de visages sont dessinés hormis le sien – toujours triste – et celui de l’ami de sa copine – complètement déformé par la colère –, alors que d’un autre côté, la nature est belle, verdoyante, la végétation est radieuse et les visages gais. C’est cette force de l’image et cette manière stupéfiante de raconter qui rend la description de la relation entre l’humaine et son amie venant de la terre si fine et délicate.

Suit alors Grande Sœur qui met en scène un passage de la vie où nous nous posons énormément de questions : l’adolescence. Tous les soirs, la voisine somnambule de Chinami s’arrête devant sa porte et y reste jusqu’au lendemain matin, cette femme mène une vie tout à fait normale avec son train-train quotidien (ses escapades nocturnes mises à part), mais cela inquiète Chinami qui s’en fait pour celle qu’elle considère comme sa grande sœur. Ainsi, cette crainte et la solitude qu’elle éprouve la poussent à se comporter étrangement… Encore traité de manière très subtile, ce sujet s’avère étonnamment intéressant et son dénouement très recherché mais tellement vrai. Okazaki sait réellement observer le monde et les gens qui l’entourent et elle arrive à nous démontrer des choses complexes de manière juste et simple, nous poussant à sans cesse nous remettre en question. Son travail impressionnant sur la psychologie féminine et les sentiments des femmes ne cesse de nous surprendre, de nous émerveiller et de nous aider à mieux comprendre certaines réactions. Vraiment fascinant.

L’avant-dernière nouvelle se compose de trois chapitres représentants chacun une évolution dans la mentalité de Kaya, le personnage principal, métaphoriquement exprimé par la pluie et le beau temps. Cette histoire plus longue que les autres commence quatre pages superbement colorisées, ensuite débute l’histoire. Nous découvrons ici une facette plus provocatrice et libre de l’artiste qui exprime une forme d’amitié que peuvent ressentir deux amies, le goût de l’inconnu, le plaisir de se livrer corps et âme à ce que nous aimons mais aussi et surtout ce que devient cet « excitant inconnu » une fois qu’il s’est fait connaître. Cette dernière idée est développer avec le frère de la meilleure amie de Kaya qui passe d’un simple « coup de vent » à une relation plus profonde. Alors, tout change. Tout ce que nous avions imaginé est démoli par la réalité, bien moins entraînante et par conséquent décevante. Au fil des chapitres, nous vivons d’abord dans le rêve du monde que nous nous construisons, ce dernier devient ensuite réalité, et enfin, il y a désenchantement… Bref, Le Pays Où il Pleut est une nouvelle très particulière qui arrive néanmoins à trouver le ton juste et à le conserver, quels que soient les cas, et qui nous propose un cheminement original et un dénouement qui ne l’est pas moins. Du grand art, pour peu que l’on y adhère.

Enfin, ce recueil se termine par Ice Tea, une histoire courte et plus anecdotique que les précédentes. Elle raconte un souvenir d’un jeune homme, un CD remplaçant ici la madeleine de Proust pour un très court récit, assez flou et à l’interprétation très libre. Comme chacun se rappelle pour une raison précise et à sa manière de certains évènements passés, cette quinzaine de page laissera vagabonder votre imagination, lorsque vous refermerez avec grande satisfaction cet excellent manga.

En bref :


Scénario

Une série d’histoires aux thèmes très variés racontées avec talent et intelligence, et qui sauront, tour à tour, vous émerveiller et vous faire réfléchir. Okazaki Mari nous prouve qu’elle sait diversifier ses travaux et qu’elle touche à tous les genres : un recueil profond et réfléchi sur l’amour sous toutes ses formes, de la romance à la passion, en passant par la sexualité et le goût du désir… De nombreux auteurs devraient prendre exemple sur cette artiste à part.

Graphisme

Okazaki possède un style unique, un coup de crayon soigné et habilement maîtrisé, un graphisme très personnel, sensuel, tendre et sensible. Dégageant une douceur apaisante et une poésie inhabituelle, elle est à son aise pour dessiner tous genres de récits, qu’ils soient amusants, beaux ou désabusés. Accompagné d’un découpage très subtil, net et tout aussi personnel, chaque planche a quelque chose de très proche de l’auteur, de vrai et peut-être même parfois de vécu…

Personnages

La galerie de personnages est, à l’image de l’ensemble des nouvelles, très variée. Tous sont très différents, dans leur manière d’être et de penser, mais tous semblent proches d’Okazaki tant elle semble bien les comprendre, certains d’entre eux resteront gravés dans nos mémoires, car en plus d’être proche de l’auteur, ils sont parfois proche de nous.

Originalité

Atypique, c’est le moins que l’on puisse dire ! C’était un pari risqué que de publier une telle œuvre, car bien que l’auteur ait déjà un petit succès en France, un titre comme celui-ci n’est pas forcément des plus attirants. Il possède, certes, quelque chose d’intrigant, mais également éloigné de l’image que l’on se fait de la BD. Un titre intimiste, sur les femmes par une femme.

Ce jôsei inaugurant la collection jôhin d’Akata / Delcourt est d’une richesse et d’une intelligence peu communes. Une perle rare, tellement belle et finement écrite que nous espérons revoir ce genre de travaux bientôt. En attendant, une autre lecture serait la bienvenue… En tout cas, moi, j’adore ! Régalez-vous ! Sex no Ato Otokonoko no Ase Ha Hachimitsu no Nioi Ga Suru © Okazaki Mari 2002 / Shôdensha Co., Ltd., Tôkyô.

Critiques Après l'amour, la sueur des garçons a l'odeur du miel volumes par volumes

 
erreur serie_genre:Illegal mix of collations (latin1_swedish_ci,IMPLICIT), (utf8mb4_general_ci,COERCIBLE), (utf8mb4_general_ci,COERCIBLE) for operation 'in'