Bienvenue dans la suite d’évènements complètement fous qui composent l’univers déjanté de Baki deuxième du nom (New Grappler Baki). Aujourd’hui, au menu, vous avez deux combats qui atteignent un degré de folie assez rarement atteint dans le domaine du manga (et dans tous les autres domaines, il me semble).
Itagaki Keisuke fait preuve d’une imagination débordante – et légèrement dérangée, si vous voulez mon avis – en nous confectionnant des rebondissements de tarés, toujours inattendus et généralement très jubilatoires tant ils sont tordus et peu crédibles. Car, en effet, la crédibilité n’est pas le point fort de cette bande dessinée, bien au contraire, et c’est ce qui fait son immense originalité. Cependant, cette originalité assez hallucinante sera vue, selon le lecteur, ses goûts et ses attentes, soit comme le défaut majeur du titre, soit comme sa plus grande qualité.
Une chose est certaine : Baki ne fait pas dans la demi-mesure et fait partie de ces séries que l’on aime ou que l’on déteste. Pour ma part, sans être un fan absolu, je ris beaucoup à la lecture tellement le scénario est léger et les combats outranciers. Mais cette quasi-absence de scénario (ou en tout cas d’un scénario décent) permet au manga de s’offrir un rythme soutenu et sans le moindre temps mort. Par conséquent, toute personne adhérant au concept décalé du titre ne sera jamais déçue par l’action, toujours au summum. Donc, les amateurs de Baki ne pourront être déçus que par une chose à la lecture de cet album particulièrement dingue et haletant : le rythme est tellement effréné que ces deux cent pages se lisent en moins de deux.
S’il y a un reproche que l’on ne pourrait pas formuler vis-à -vis de ce manga, c’est dire qu’il n’est pas toujours égal à lui-même. Que ce soit au niveau du scénario qui ne tient que sur deux lignes, de la balourdise des personnages ou du graphisme, tout reste inchangé et se vaut de tome en tome. Par contre, encore une fois – et bien qu’il soit égal à lui-même –, le coup de crayon de l’auteur est pour le moins étonnant (à la limite du repoussant par moment, tant les combats sont gore et dégoûtants) et peut demander un certain temps d’adaptation. Iagaki a décidé d’aller jusqu’au bout dans son délire d’exagération, alors les personnages sont ultra détaillés (des muscles dessinés à outrance, des expressions faciales tellement détaillées que cela en devient déroutant…), leurs postures déstabilisantes (un peu comme les personnages d’Araki Hirohiko dans JoJo’s Bizarre Adventure, mais en encore moins naturel)…
Au final, le dessin, comme le scénario, pourra être un véritable repoussoir ou entraîner une inexplicable attirance.
Baki, c’est abusé, exagéré, outrancier, complètement déjanté, peu – pour ne pas dire pas – crédible, OTT (Over The Top)… Bref, à ne surtout pas prendre au premier degré, car cela gâcherait la lecture, drôle à souhait et particulièrement jubilatoire tant elle frôle la parodie. Néanmoins, ne vous en faites pas, une fois le cap franchi, c’est du tout bon et ça se laisse lire sans déplaisir (pour peu que vous ayez réussi à adhérer au surprenant style graphique et que vous soyez parvenu à accepter la simplicité de l’histoire). Baki © by Itagaki Keisuke / Akita Publishing Co., Ltd., Tôkyô.