Ainsi Gennosuke part à la rencontre du Shogun afin d'en savoir plus et peut-être stopper cette guerre dont il ne veut pas. Cela ne retire rien à sa détermination pourtant et il semble prêt à tuer tous ses ennemis, même s'il doit aussi passer par sa fiancée, Oboro, du moins c'est ce qu'il prétend. Malheureusement, le personnage reste encore très ombrageux et ne laisse que peu de place à ses sentiments, que pense-t'il réellement de la situation ? Cela est encore assez dur à déterminer. Néanmoins, les sentiments des autres survivants commencent à se dessiner plus ouvertement. Cela commençait un peu avec le précédent tome mais les 1ers combats restaient encore assez impersonnels pour la plupart des protagonistes. L'imminence d'une mort possible rapprochant certains d'entre eux et le nombre de leurs alliés et proches surtout chutant, c'est un peu l'occasion pour eux de se dévoiler un peu plus. Ainsi, on en voit même montrer des remords au fait de devoir tuer mais ils se retrouvent obligés de les laisser de côté dans cette guerre implacable. La psychologie des personnages prend donc plus le pas sur l'action même si celle-ci reste encore un peu légère, tout dépend du personnage aussi. Il n'y a d'ailleurs en tout que deux combats. Le premier étant assez réussi. Déjà car je trouve que Masaki Segawa a toujours bien retranscrit graphiquement le pouvoir d'Hotarubi et de ses papillons grâce à un effet de style réussi. Ensuite car le duel de celle-ci avec Saemon est, non seulement, bien mis en scène mais témoigne aussi très bien la tragédie que soulève le manga et qui ne se concentre pas sur le duo Gennosuke/Oboro. En tout cas, l'avantage des Iga se perd définitivement ici tandis que les derniers membres des Kôga dévoilent leurs techniques. Seul Tenzen reste encore mystérieux mais je pense qu'on peut désormais deviner avec certitude ses pouvoirs ici. De nombreux morts viennent donc encore jalonner le récit et à ce niveau là , le rythme ne perd pas de son ampleur. Pour en revenir au trait de Masaki Segawa, je trouve regrettable que son dessin soit parfois si inégal et qu'il me laisse toujours hésitant quand à sa qualité. Surtout au niveau des visages qui peuvent être réussis lors de certains passages tandis que dans d'autres moments, j'ai bien du mal à reconnaître les traits d'un même personnage vu auparavant. Un constat souvent dû au fait que l'émotion qui le submerge diffère mais rend parfois bien mal. L'étau se resserre donc et il ne reste plus beaucoup de combattants en lice. L'histoire continue à bien évoluer mais mériterait d'être plus développée sur de nombreux points (notamment la romance Gennosuke/Oboro qui est à peine évoquée) mais vu la manière dont les auteurs étendent le récit par des plans larges, je doute que l'on s'y attarde trop. Espérons que la visite chez le Shogun, rajoute un peu de rebondissements et de profondeur au récit. Un bon tome tout de même, sombre et violent, plus sensible aussi mais toujours rien d'exceptionnel non plus.