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Critique Cantarella volume 1

Dan Bluesummers
Cantarella #1
Date de sortie : 26 mai 05
Prix : 6.95 €
Note du volume 1 :
Cantarella est une nouvelle œuvre de la prolifique Higuri Yû (Seimaden, Ludwig II…) à voir le jour en France, alors qu’elle compte déjà neuf tomes au Japon. L’auteur, habitué au genre historique, encre son histoire dans l’Italie du quinzième siècle.
Tout commence en 1475, le cardinal Rodrigue, un prêtre amateur de femmes qui trahit souvent sa foi au profit de relations physiques avec ces dames, s’apprête à vendre le nouveau-né de l’une de ses nombreuses maîtresses. N’acceptant pas cette idée, cette dernière tente de mettre fin aux jours de son fils, mais un incident se déclare et elle meurt par les flammes alors que son fils reste indemne grâce à une étrange aura noire qui semble le protéger… Rescapé de ce triste événement, César Borgia se voit confié à Vanezza Catanei, avec qui il grandira, l’aimant comme si elle était sa mère.
César n’est pas un enfant normal, une part de mystère l’entoure … Quelle est cette fumée noire, cette aura qui l’entoure, et comment se fait-il qu’il ait une telle capacité à apprendre… ?


Scénario

Le scénario de Cantarella, « drame romantique historique et noir » (© Higuri Yû), est basé sur des faits et des personnages réels, mais comme l’explique l’auteur dans sa préface, il ne s’agit pas de l’histoire de l’Italie mais de sa manière d’interpréter et d’adapter les renseignements trouvés en se documentant. Sa manière de voir le destin particulier de la famille Borgia est d’ailleurs très intéressante et amène une histoire complexe, une flopée de personnages dont un protagoniste principal torturé et une Italie recréée par les soins de Higuri. Nous découvrons ici bon nombre de bassesses et vicissitudes humaines, notamment à travers le cardinal Rodrigue et l’insupportable Juan, mais également des gens purs, aux âmes non souillées; et étant donné l’intensité dramatique qui va crescendo tout au long de ce premier volume, il ne fait aucun doute que si l’auteur poursuit son œuvre comme elle l’a commencée, la suite de la série pourrait se révéler d’une complexité et d’une maîtrise rares.

Graphisme

Le trait de Higuri est d’une grande pureté, très fin et épuré. Chaque planche est un petit délice tant elles arrivent à dégager les sentiments, grâce à un contraste marqué entre le noir et le blanc, ce qui peut emmener beaucoup de fraîcheur pour les scènes de bonheur, et à l’inverse un réel sentiment de mal-être lors de passages plus sombres et durs. L’usage des trames est parfait et la mise en page réussie, fluide, subtile et agréable. Il y a là un véritable talent de composition, et si les personnages en arrière-plan n’ont rien d’extraordinaire, les personnages principaux et secondaires sont réellement beaux (ce que certains reprocheront au titre, la beauté physique de tout le monde), de plus, les décors sont très riches et les costumes d’époque merveilleusement reconstitués. Bref, le travail de l’auteur sur le graphisme est énorme, et pour peu que vous appréciiez son coup de crayon, vous vous laisserez charmer par ces planches d’une grande finesse…

Ambiance

Un univers riche et majestueux digne de la Renaissance italienne, de ses peintures, monuments et de son architecture. Higuri a su recréer une époque lointaine avec maestria, tant au niveau graphique que dans la manière de penser des gens qu’elle dessine. L’ambiance est réussie car elle arrive à passer d’un ton lourd à quelque chose de bien plus léger et agréable, mais aussi puisqu’il y a une part de mystère et de mysticisme qui se fond à merveille dans le scénario sans jamais le rendre incohérent ni difficile à croire.

Personnages

Dans et dès ce premier volume, nous découvrons des personnages complexes, profonds et parfois torturés, et malgré leur nombre important, tous ont reçu une attention particulière de la part de l’auteur. César Borgia est gentil, étonnant et attachant, néanmoins, il a parfois de drôles de réactions, il est imprévisible et semble cacher en lui quelque chose de mystérieusement sombre… Quant à Rodrigue, Marone ou d’autres protagonistes, ils risquent de vous surprendre à bien des reprises, eux aussi.

Originalité

Le traitement du scénario est assez original, tout d’abord dans la manière de l’aborder. Nous nous basons certes sur un fond historique, mais dès le départ l’auteur dit qu’elle ne fait que l’adapter et le romancer à sa façon et, ainsi, assume ses fantaisies quand d’autres mangaka croient dur comme fer qu’ils font une œuvre historique alors qu’elle n’a d’historique que la base. De plus, bien qu’il s’agisse d’un shôjo dans la plus pure tradition de l’auteur, nous sommes fréquemment surpris par certains choix, tant au niveau du scénario que de certains partis pris graphiques et narratifs.

Ce premier tome de Cantarella surprend, nous nous attendions à quelque chose de léger et de peu profond, mais nous découvrons une œuvre mature et réfléchie qui risque de s’imposer un jour, comme Lady Oscar, comme un classique. De plus, la révélation en fin de volume nous laisse imaginer les meilleures choses pour la suite qui risque décidément de se révéler riche en rebondissements.

Critiques Cantarella volumes par volumes

 
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