Ce dixième volume est en quelque sorte un flash-back puisqu'il s'intéresse uniquement à Yano et à ce qu'il a pu faire pendant tout ce temps. On a le contexte de ses différentes actions ce qui l'excuse et paradoxalement l'accuse de l'état dans lequel Nanami est restée toutes ces années. Le contexte des différentes conversations téléphoniques entre le jeune couple est maintenant dévoilé de part et d'autres (jusqu'à présent on n'avait que le point de vue de Nanami) et entre mensonges et faux-semblants, Yano s'enfonce de plus en plus dans sa solitude. Mais comment, quand on est jeune et inexpérimenté, peut-on faire face et surtout gérer une situation d'adulte sans se reposer sur quiconque ? C'est un peu la question que pose ce manga au titre évocateur et Yano apparaît encore plus comme un jeune homme à l'esprit torturé qui prend tout sur lui jusqu'à l'écroulement. Si on avait saisi de façon brève les méandres de son caractère lors des précédents volumes et même deviné les raisons du brusque silence de Yano (avec les indices du volume 8), la mangaka exploite pleinement la situation difficile pour que ce caractère soit exacerbé et ce, tout en laissant une part de mystère pour ce personnage qui contrairement à Nanami est difficilement cernable. C'était Nous est un shôjo psychologique qui aurait pu tomber dans le cliché de la rupture sans cette approche tortueuse mais intéressante. A découvrir chez Soleil.