Takashiro Tsuda est un jeune étudiant en histoire de l’art. Lors de l’exposition d’une de ses œuvres, il s’aperçoit qu’un autre tableau, complètement différent du sien, porte le même titre et en dégage le même sens. Réalisé par « l’adorable Sakae » selon son professeur, Takashiro n’aura de cesse de retrouver cette personne, si semblable et si proche de lui.

Scénario

Même s'il ne s'agit pas de leur première publication yaoi, Asuka inaugure maintenant une collection intitulée « Boy’s love » avec ce titre.  Tous les titres yaoi sortiront désormais avec ce label.

Bien que n’étant pas une spécialiste, le terme lui-même « Boy’s love » détermine le genre : une œuvre à caractère homosexuel destinée à un public féminin qui concerne uniquement les relations entre hommes (entre femmes, on parlera de yuri). Mais touchera-t-il pour autant le public français ? Fruit d’une collaboration entre Eiki Eiki et Taishi Zaou, dessinatrice de « Princess Princess » paru aux éditions Kami, l’éditeur marque un point dans le sens où les graphismes peuvent déjà être familiers auprès d’un certain public, préparé à passer à l’étape suivante : une histoire d’amour entre deux hommes. Le fonctionnement est celui d’un couple hétérosexuel, avec un partenaire qui prend les initiatives (Sakae) et un autre qui les « subit » (Takashiro). A noter un petit clin d’œil au manga « le jeu du chat et de la souris » de Setona Mizushiro, chez le même éditeur, qui a été le premier manga yaoi à être publié chez Asuka. L'éditeur avait donc déjà bien amorcé son entrée dans le genre afin de tenter de satisfaire les nombreux amateurs  déjà existants.

L’histoire de Color, pour autant qu’elle soit sympathique à lire, n’aborde vraiment les problèmes rencontrés par une relation de ce genre. On sent réellement la société peser sur leur relation, mais cela fonctionne uniquement par sous-entendus et à la fin. Leur relation est très bien acceptée dans la presque quasi-totalité du manga par l’entourage et de ce fait, par le lecteur.

Graphisme

Le graphisme des personnages suit les critères du genre puisque Sakae a les cheveux courts et Takashiro les cheveux longs (de mon point de vue de néophyte bien sûr). D’ailleurs sa silhouette est parfois proche de celle d’une femme avec une exagération (par contre clairement revendiquées par les mangakas) des rougissements. Le trait est très net et les personnages sont grands et beaux.

Manga à ne pas mettre entre toutes les mains du fait de certaines scènes explicites, mais qui touche par sa simplicité, la douceur qui caractérise les personnages et un contexte tout à fait idéal (un peu trop même). Pourtant, bien que la chute paraisse un peu convenue, elle prend en compte les préjugés permanents qui existent autour de ce type de relation.