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Critique Coq de combat volume 11

Dan Bluesummers
Coq de combat #11
Date de sortie : 18 mai 05
Prix : 7.50 €
Note du volume 11 :
Le grand combat opposant Narushima Ryô à Sugawara Naoto se poursuit (mais ne se termine pas) dans ce tome. Ryô, à bout de force, se découvre de nouvelles ressources qui lui permettent d’ébranler l’assurance et la confiance de son puissant adversaire. Affaibli mais loin d’être découragé, Ryô réussit peu à peu à utiliser la technique du « reflet de la lune » que lui a enseigné Ossan. Ainsi, il réussit enfin à toucher son adversaire, mais ce dernier n’a pas dit son dernier mot…
L’issue de ce combat est incertaine, qui le remportera ?


Scénario

Coq de Combat est connu pour avoir un scénario extrêmement choquant et déstabilisant qui lui a valu des critiques mitigées, d’une part puisque nous suivons un personnage amoral, Ryô, qui a assassiné ses parents, mais aussi parce que Ryô est passé par l’univers carcéral… Malgré cette controverse à propos de l’histoire, force est de constater que Hashimoto Izo porte un grand soin à développer son synopsis, ses personnages et leur univers. Ce tome-ci s’intéresse principalement à un combat au sommet, mais ce n’est pas une simple rencontre sportive ou une bagarre quelconque, car nous y voyons l’état mental troublé du personnage principal, nous observons ses peurs et ses faiblesses ainsi que son incroyable rage. La tension dans ce combat est extrême et son aspect psychologique lui donne un intérêt supplémentaire, le scénariste nous montre à quel point il maîtrise son récit en décrivant un combat long mais intense, intéressant et sans longueur (comme le volume sept de Vagabond d’Inoue Takehiko qui décrit un duel long et magnifiquement mis en page).

Graphisme

Sur le plan graphique, Tanaka Akio fournit un travail aussi impressionnant que son collègue sur le scénario. La couverture est une réussite, son jeu de couleur est d’une qualité impressionnante et le rouge de l’œil est très représentatif du trouble de Ryô. A l’intérieur, les planches sont de grande qualité, dotées d’une mise en page carrée mais extrêmement fluide et violente (la page 118 montre bien cette violence inouïe qui se dégage du dessin). Le coup de crayon du dessinateur est impressionnant, bourré de détails et d’un jeu de trames hallucinant; de plus le trait est vraiment expressif. A noter que certaines cases et planches sont tout bonnement splendides et prouvent que Tanaka possède un réel sens de la mise en page et une maîtrise quasi parfaite de son style.

Ambiance

L’ambiance de Coq de Combat est troublante, et bien que dans ce tome ce trouble ne se fasse pas autant ressentir, il reste présent à travers la folie de Ryô. Ce volume consacré au combat sur un ring est bien plus sombre qu’un Rocky de John G. Avildsen, mieux cadré et narré qu’Ali de Michaël Mann mais tout aussi violent et puissant que Raging Bull de Martin Scorsese (même si ma préférence va à cette œuvre cinématographique majeure). Bien que Ryô n’ait pas de côté autodestructeur comme Jake La Motta, il possède la même bestialité, et c’est d’ailleurs ce qui rend ce onzième tome si intense et vigoureux. Une atmosphère étonnante pour un combat qui ne l’est pas moins…

Personnages

Les personnages de la série sont travaillés et ont des caractères bien définis, mais ce volume-ci s’intéresse surtout à Ryô et à son adversaire, Naoto. Vous pourrez également y apercevoir quelques autres protagonistes assez importants, mais leurs apparitions sont plutôt brèves. Nous découvrons ici un Ryô qui affronte ses craintes et essaie de se dépasser jusqu’à réussir à faire bouger et reculer le grand Sugawara Naoto. Ce dernier est enfin déstabilisé, il n’est plus aussi sûr de lui mais toujours aussi performant. Ce duo s’avère, étonnamment, intéressant pour un combat; en effet, ce type d’événement n’est d’habitude prétexte qu’aux coups à répétition, mais il s’agit ici de quelque chose de bien plus profond…

Originalité

L’originalité de ce titre réside dans son personnage principal – nous suivons quelqu’un de profondément instable – et dans son histoire. Nous sommes constamment surpris, tour à tour par les réactions de Ryô, par ses peurs intrigantes, mais aussi par la maîtrise des auteurs. Ils se complètent à merveille, lorsque l’un écrit un passage malsain, l’autre le renforce par un tracé particulier. De plus, la dimension psychologique est vraiment intéressante et voir ce que Ryô imagine (quand sa peur le submerge, comme en début de tome) est vraiment fascinant (nous pourrions d’ailleurs faire, ici aussi, le parallèle avec Vagabond pendant l’entraînement de Takezo).

Coq de Combat est un seinen manga étonnant de maturité; son scénario est sombre, dérangeant, intelligemment construit et son graphisme d’une rigueur peu commune et d’une qualité remarquable. Œuvre forte, frappante, parfois choquante, cette bande dessinée ne laisse pas indifférent et prouve que les combats ne sont pas forcément synonymes d’inintérêt. De plus, les notes explicatives en fin de volume sont très bien écrites, intéressantes et constructives, bravo à l’équipe d’Akata / Delcourt pour cet excellent manga brillamment édité. Shamo © by Akio Tanaka / Izo Hashimoto / FUTABASHA PUBLISHERS LTD., Tôkyô.

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