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Critique Coq de combat volume 15

Dan Bluesummers
Coq de combat #15
Date de sortie : 14 juin 06
Prix : 7.50 €
Note du volume 15 :
Arrivé à la sainte montagne, Narushima Ryô devra tout de suite débuter son entraînement aux côtés de son nouveau maître afin de pouvoir ensuite vaincre le mystérieux Son Goku, dont l’art martial surpasse le karate de notre anti-héros. Ryô réussira-t-il à trouver l’équilibre qu’il lui manque pour venir à bout de son adversaire… ?

Cela fait déjà quelques volumes que je considère comme « de transition ». Il en va de même pour celui-ci, plutôt intéressant mais encore trop léger en comparaison avec les débuts très originaux et inattendus de la série. Ce que j’entends par là, c’est qu’à la lecture d’un tome, nous nous disons toujours qu’il faisait une pause dans l’histoire pour nous mener ailleurs, de manière douce (ou en tout cas moins brutale qu’un simple « Une semaine plus tard… »). C’est en effet le cas avec Coq de Combat, chaque tome nous amène quelque part de nouveau, mais sans jamais assez l’approfondir, nous laissant toujours sur notre faim, légèrement déçus. Et je dis bien « légèrement », car malgré cela, la lecture reste prenante et agréable. Très axée « parcours initiatique » cette fois-ci, avec un Ryô en plein apprentissage qui doit oublier tout ce qu’il sait (ses techniques de combat habituelles et autre) pour apprendre à mieux contrôler son corps et son esprit, trouver un équilibre. Le scénario reste, par conséquent, tout à fait correct; mais nous sommes en droit d’attendre plus d’un auteur à l’imagination si folle et débordante, qui sait généralement agencer ses histoires avec brio. Alors, M. Hashimoto Izo, ressaisissez-vous et retrouvez la profondeur et la noirceur des premiers tankôbon…
Son acolyte, par contre, l’impressionnant Tanaka Akio, reste fidèle à lui-même en nous fournissant des planches superbes (voir les décors fantastiques – bien que très typiques – de la montagne sainte) et parfaitement travaillées. Le jeu de noir est particulièrement hallucinant, avec une parfaite maîtrise des trames et autres hachures. Personnellement, je suis à chaque page subjugué par la qualité et la force du tracé de ce dessinateur hors pair (bien que Yan, nouveau personnage faisant son apparition dans ce volume, soit très masculine).
Pour en revenir à la trame de ce manga, le rythme est particulièrement effréné et nous empêche de démordre, ne serait-ce qu’un instant, de notre lecture. Il est également important de noter que Ryô se fait moins désagréable et agaçant pour une fois, et que la toute jeune Yan s’avère des plus captivantes et pourrait devenir un personnage récurrent (ce que j’espère, étant donné la fraîcheur qu’elle apporte au titre, grâce à sa profonde naïveté et gentillesse, bien qu’elle ait un caractère de cochon).


Au final, je dois dire que je suis toujours aussi charmé et fasciné par le dessin de Tanaka, mais malheureusement l’histoire commence à perdre de sa saveur et de sa profondeur. Coq de Combat se laisse lire avec intérêt, mais nous n’en ressortons pas bouleversés (comme nous devrions l’être, étant donné les évènements atroces que vivent les différents protagonistes, et plus particulièrement Ryô, auquel nous ne nous attachons pas suffisamment).

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