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F.Compo |
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Manga / Seinen | ||||
Genre : Vie quotidienne | ||||
Auteur(s) : Hojo TSUKASA (Mangaka) | ||||
Editeur : Tonkam Début de parution française : 1999 Dernière sortie enregistrée : F.Compo N/C Prix unitaire : N/C |
F.compo (Family Compo) ou la tentative d’Hojo d’aborder un sujet peu facile dans le domaine du manga à savoir celui du travestissement et de l’homosexualité. L’histoire met en avant Masahiko, jeune orphelin qui est hébergé par son oncle et sa tante ainsi que de leur jeune fille Shion. Rien d'étonnant à première vue si ce n’est que son oncle Sora est en fait sa tante et que sa tante est en réalité un homme et que tous deux ont échangés leur rôle respectif aux yeux de la société. Si de prime abord le sujet peut paraître délicat à présenter, Hojo réussit à nous conter les aventures de la famille Wakané avec une tonicité incroyable, un esprit toujours aussi joyeux et humoristique. Cette série de 14 volumes est, non seulement, donc originale mais véritablement plaisante à lire. Le talent de narrateur de Hojo brille encore avec succès accompagné d’un design de qualité qui ne cesse de s’améliorer tout au long de la série. F.Compo est tout simplement une série géniale qui doit absolument faire partie de votre mangathèque pour les raisons que je vais tenter de vous expliquer.
Hojo nous dépeint comme il le dit lui-même le quotidien d’une famille japonaise normale, du moins en apparence car dans les faits, celle-ci est très loin de répondre aux canons habituels. Cela n'empêche pourtant pas cette dernière de chercher à vivre tranquillement dans l’amour et la chaleur d'un foyer. Si tout commence banalement, l’histoire s’emballe très vite quand Masahiko rejoint donc sa nouvelle famille qu’il ne connaissait pas et pour des raisons qu’il découvre très bientôt. En effet, son oncle et sa tante ont échangé leurs rôles de mari et femme. D’ailleurs l’oncle (donc en fait la femme) est mangaka, ce qui permet d’ailleurs à Hojo de nombreux clins d’œil et est sans doute une représentation d’une partie de son quotidien, et toutes ses assistantes sont en fait, des hommes. Très déstabilisé au début, Masahiko va petit à petit s’habituer à cette famille hors norme et pourtant si chaleureuse et pleine d’amour. Il fera aussi au passage la malheureuse déconvenue de découvrir que la fille qui l’attire est en fait non seulement sa cousine mais surtout le fait qu’il ignore le sexe de cette dernière. Ce que l’on peut comprendre vu l’environnement où Shion a grandi. A travers cette base de départ, Hojo va nous conter une histoire drôle, émouvante, légère mais sérieuse à la fois. En effet, il aborde avec un certain réalisme certains sujets qui marquent bien l’incompréhension de la société japonaise actuelle pour qui de tels sujets restent plus ou moins tabous. L’auteur joue avec la narration et parfois la mise en abîme d'une situation ce qui est permis notamment par le jeu du travestissement des personnages. F.Compo est donc avant tout une série qui nous donne une grande leçon à propos des valeurs familiales comme la compréhension mais surtout l’amour qui se répand malgré cette différence, parfois de bien meilleure manière que des couples normaux. Une belle leçon de tolérance racontée avec un talent comme on en voit peu. Il y a décidément de la chaleur dans cette œuvre unique et indispensable.
Après City Hunter, F.Compo est la série qui a vu encore le style de Hojo s’améliorer. Dès le départ le graphisme est très soigné et parfaitement détaillé à tel point qu’on peut se demander comment ce dernier a encore pu s’améliorer. Son design est meilleur que jamais, les planches ainsi que leur découpage dénote une véritable maîtrise. Il peut aussi bien nous subjuguer que nous faire rire à partir d’un simple dessin. De ce côté-là on ne peut être en aucun cas déçu.
Une ambiance que connaît visiblement bien l’auteur vu qu’il l’avait maintes fois survolée, du moins en partie, dans ses œuvres précédentes. Ainsi on note encore et toujours des Yakuzas et le monde de la pègre mais avec cette fois-ci une mise en avant plus humaine et chaleureuse même si la réalité reprend parfois le pas sur le caractère amical de ces derniers. On retrouve aussi les bars Gay et bars à fille présentés à la fois avec sérieux mais aussi un ton plus humoristique pour mieux alléger l’atmosphère. On notera aussi une ambiance cinéma très liée au club que rejoint (malgré lui) Masahiko mais surtout Shion qui y place son devenir. Néanmoins, mis à part tout cela, Hojo, s’attache à la situation de départ, celle de la famille dans une ambiance mêlée de tradition et surtout de modernisme. Les préjugés s’attaquent à une nouvelle forme de pensée plus ouverte au sein d’une lutte qui nous laisse toujours de l’espoir grâce à une ambiance toujours aussi joyeuse et très humaine, cette chaleur qu’il nous évoque à différentes reprises et qui touche aussi bien le personnage que le lecteur. On se laisse porter avec plaisir à tout cela et on dévore chaque tome avec avidité en attendant le suivant grâce à des rebondissements originaux et fort bien présentés.
Tout simplement parfait, tous les personnages, des principaux aux secondaires, tous sont très travaillés. Même ceux qui font parfois de rares apparitions subissent un travail bien fourni dans le domaine. Commençons déjà par le héros, Masahiko qui est un jeune homme tout ce qu’il y a de plus normal mis à part le fait qu’il est orphelin. Il a perdu sa mère très jeune (et en garde un attachement profond) et son père, très souvent absent de sa vie au tout début du manga. Masahiko ne sait donc pas ce qu’est une famille et reste un personnage au fond très fermé aux autres n’arrivant pas à s’extérioriser ni à bien savoir ce qu’il désire, comment réagir face à autrui. Il n’en est pas pour autant un personnage sombre ni vraiment renfermé mais disons qu’il ne semble pas savoir suivre sa propre voie, emboîtant plus le pas de ses collègues. Ses principaux souvenirs sont essentiellement constitués de moments de solitude profonde. Néanmoins Masahiko n’en reste pas moins un personnage extrêmement gentil, bon et sensible, torturé en grande partie par les sentiments qu’il éprouve envers Shion mais qu’il n’ose affirmer par peur, surtout face au caractère bien trempé de cette dernière. En effet, si Masahiko est bien le héros du manga, Shion lui vole à plusieurs reprise la vedette et dans un sens est le personnage majeur de l’œuvre, celle autour de qui tourne le principal mystère, est-ce bien une fille ou un garçon ? Jouant avec aisance sur les deux tableaux, elle déstabilisera à de nombreuses reprises Masahiko. D’un caractère énergique et vigoureux, elle s’oppose en ce sens beaucoup à Masahiko. Elle joue aussi beaucoup le masque de l’impassibilité et ferme ses sentiments envers les autres ce qui n’aide pas Masahiko encore une fois. On peut aussi s’arrêter sur le couple Sora/Yukari, les parents de Shion et donc couple inversé. Ces derniers représentent le couple idéal, un amour indéfectible l’un pour l’autre mais qui ont énormément souffert du regard des autres et de leur mode de vie et en tout premier lieu celui de leurs familles qui les ont tout simplement rejetés. On pourrait aussi parler des assistantes de Sora comme Hiromi ou Kazuko, chacune a sa petite histoire et sa souffrance personnelle. Parler de tous représenterait un travail véritablement fastidieux et je vous laisse donc le plaisir de découvrir tous les protagonistes tous aussi uniques que cette œuvre. Rien que pour eux, F.Compo mérite d’être lu. On voit rarement un tel florilège de personnages hauts en couleurs apparaître dans un manga. Chacun mériterait un dossier bien à lui.
Parler du travestissement et de l’homosexualité, surtout de cette manière, voilà une chose bien rare voir inexistante dans le domaine du manga. Il existe déjà quelques thèmes parlant de cela dans d’autre séries mais cela était surtout abordé de manière secondaire au sein d’une intrigue. Non seulement ici il s’agit de la thématique majeure du manga et surtout tout cela est traité de manière humoristique mais surtout réaliste (même si Hojo garde cet optimisme propre à ses œuvres, sauf quelques rares exceptions) notamment grâce à des personnages forts en caractères et hauts en couleurs, eux même tout simplement uniques.
Texte me laisse sans voix ni mots a écrire, juste une description ajustée au manga, même si parti prit (pour), ce que je comprends parfaitement, mais oui, je le réfère à autrui (car moi je suis conquise depuis que j'ai commencé la série). Merci pour cet article qui est encore comme je le disais à la mesure du manga (de qualité).
c nul (c pour les fille est moi je suis un mec )
Ce manga est vraiment magnifique, autant par le dessin que par l'humour qui s'en dégage, sans oublier l'histoire qui parle d'un sujet encore très tabou !