Fiche
 
 
 
Critiques
 
 
 
Avis
 
 
 
Images
 
 
 
Personnages
 
 
 
Résumés
 
 
 
Dossiers
 
 
 
Cosplay
 

Critique Free Soul volume 1

Dan Bluesummers
Free Soul #1
Date de sortie : N/C
Prix : N/C
Note du volume 1 :
Keito (ou Kate) est une jeune dessinatrice qui ne vit plus avec sa mère depuis que cette dernière a appris son homosexualité. Désormais, elle a une chambre chez madame Rui, une vieille artiste, et commence à trouver une vie stable aux côtés de la vieille dame et de son assistant, Sumihiko. Mais sa vie sera de nouveau chamboulée par une trompettiste nommée Niki dont elle tombera amoureuse; malheureusement celle-ci ne s’intéresse qu’au moment présent et ne voyait rien de plus entre elles qu’une simple relation sexuelle. Malgré cela, Keito ne réussit à l’oublier et persiste à essayer de la revoir…

Scénario

Cette quatrième bande dessinée de Yamaji Ebine à voir le jour en France chez Asuka sous le label « yuri » reprend certains thèmes propres à l’auteur et les approfondit. Deux histoires se développent en parallèle : celle de Keito et celle d’Angie, la protagoniste qu’elle a créé. Tout au long du volume, la vie sentimentale de Keito lui permet de parvenir à créer des scénarii pour son manga, et il semblerait qu’il y ait une part de vécu dans l’œuvre. En effet, le personnage s’interroge sur l’homosexualité, l’intérêt que pourraient avoir ses histoires pour le public mais aussi l’impact qu’elles auraient sur eux; il se pourrait que l’auteur ait connu cela, ces questionnements déstabilisants, et c’est en ce sens qu’il s’agit là de son manga le plus personnel et abouti. Tout est expliqué avec brio, finesse, tact et toujours cette même sensualité; nous pouvons sentir que Yamaji a gagné en maturité et qu’elle a finalement réussi à réellement imposer son style, d’ailleurs, elle ajoute même maintenant des petites touches d’humour qui retirent la froideur qui pouvait auparavant lui être reprochée.

Graphisme

Toujours aussi fin et épuré, le coup de crayon de l’auteur a gagné en maîtrise, les visages ont pris du relief et dégagent une réelle vie, des sentiments. Alors que dans Indigo Blue, Love my Life et Sweet Lovin’ Baby nous ressentions moins de sentiment à travers les dessins, Yamaji a ici laissé tomber la sobriété de l’image pour la mettre au profit de ses textes sensibles, au ton juste et bien écrits. Ainsi, dans ce tome les personnages se reconnaissent bien plus aisément, et l’usage des trames, bien qu’assez rare, se fait de manière subtile et réussie (notamment la dernière case de la page 89 et son superbe décor). Le jeu des trames est d’ailleurs intéressant car les couleurs de fond permettent souvent de renforcer les sentiments transmis par les visages des protagonistes; la narration est presque sans faute, le découpage est plutôt sobre et classique mais permet une grande limpidité ainsi que des évènements qui s’enchaînent sans le moindre mal.

Ambiance

L’ambiance est similaire à celle des one-shots précédents, mais une fois de plus, elle se démarque des autres grâce à des personnages plus joyeux, un dessin plus expressif et des touches d’humour bienvenues. De plus, nous conservons l’aspect artistique d’Indigo Blue – la littérature devenant du manga – et le lien entretenu par le personnage créé par l’artiste (Y dans la précédente œuvre, et Angie dans celle-ci). Mais contrairement aux autres travaux de Yamaji, celui-ci n’est pas difficile d’accès, il garde toutes les qualités du travail de l’auteur mais s’ouvre à un plus large public. Peut-être est-ce simplement parce que l’auteur a énormément progressé, mais le fait est que ce titre est plus accessible.

Personnages

Pour finir, les protagonistes sont particulièrement attachants. Keito est intéressante et la voir concevoir son manga au fil des pages lui donne un intérêt supplémentaire, d’autant plus que la « relation » qu’elle entretient avec sa création, Angie, est des plus réussies. Madame Rui est amusante, c’est une vieille femme pleine de volonté, de détermination et de talent. Quant à son modèle, Sumihiko, il est particulièrement attachant et est d’une rare intelligence, il semble d’ailleurs prendre peu à peu de l’importance pour Keito et lui permettre une certaine stabilité. Enfin, Niki est ambiguë, elle n’en fait qu’à sa tête, vit au jour le jour et est extrêmement spontanée, mais son but réel est de connaître son père. Assez peu de personnages importants donc, mais aucun ne sonne creux, tous ont une psychologie travaillée et un réel intérêt.

Originalité

La principale originalité de ce titre est son aspect autobiographique, Yamaji Ebine semble décrire des évènements réels, et elle insère dans cet album du vécu, c’est ce qu’il semble en tous les cas. Mais l’humour que nous trouvons dans Free Soul est tout nouveau, nous n’en avions pas trouvé jusqu’à présent, et cela permet de laisser transparaître une certaine fraîcheur. Si les œuvres antérieures semblaient assez froides et déstabilisantes, celle-ci est amusante, rafraîchissante et toujours aussi brillamment racontée.

Yamaji Ebine signe ici son travail le plus intéressant : Free Soul est un aboutissement certain dans sa carrière de conteuse d’histoire, et il s’agit là de son œuvre qui a le plus de chance d’intéresser le lecteur, non seulement grâce à sa narration plus maîtrisée, mais également grâce au dessin qui prend plus de relief, et perd ainsi de sa froideur (qui en avait déstabilisé plus d’un).

Critiques Free Soul volumes par volumes

 
erreur serie_genre:Illegal mix of collations (latin1_swedish_ci,IMPLICIT), (utf8mb4_general_ci,COERCIBLE), (utf8mb4_general_ci,COERCIBLE) for operation 'in'