Scénario

Après un septième tome bancal et décevant par rapport aux précédents très bons albums de la série, cette dernière repart de plus belle et offre une fin intelligente et sensible. Le scénario s’est assombrit en comparaison avec le début de l’œuvre, mais une pointe de candeur vient, toujours à point nommé, rafraîchir le tableau et l’empêcher de sombrer dans le larmoyant. Vient alors la question fatidique : les défauts remarqués dans le septième Global Garden sont-ils toujours présents ? Eh bien, non. Hiwatari a redressé le tir et nous propose un dénouement sublime, fin et inattendu.
Bien évidemment, nous n’échappons pas à certains codes inhérents aux shôjo manga; cependant, l’originalité de ce titre est de nous les faire oublier pour mieux nous concentrer sur une histoire qui semblait, au départ, folle mais s’est finalement avérée très réfléchie et plus profonde qu’il n’y paraît. En effet, c’était un pari assez osé que de mentionner la connexion entre Albert Einstein et la bombe atomique (et par conséquent les bombardements de Nagasaki et Hiroshima), mais c’est traité avec discipline et délicatesse. Un très bon point donc, pour cette bande dessinée nippone qui s’intéresse aux thèmes qui ont rendus son auteur célèbre (l’écologie, la réincarnation…).

Graphisme

Au niveau graphique, le bilan est toujours plus ou moins similaire. Les amateurs de l’auteur se diviseront en deux groupes : ceux qui préféraient son trait à l’époque de Please Save My Earth et ceux qui apprécient également son coup de crayon actuel. Personnellement, bien que je préférais l’ancien style, je dois avouer beaucoup apprécier celui-ci, fin, net et épuré. Il est travaillé mais jamais trop, aucune planche ne semble surchargée malgré la densité de certains décors, cela grâce à un cadrage toujours nickel qui sait parfaitement s’adapter aux différentes situations (que ce soient des scènes d’amour ou d’action, c’est impeccablement mis en scène, avec le dynamisme approprié pour une efficacité optimum). Enfin, il est important de noter que les légères erreurs de proportion n’apparaissent plus. L’artiste semble avoir atteint le sommet de son art, ou tout du moins dans l’exploitation de sa nouvelle manière de dessiner.

Déçu par le volume précédent, je ne m’attendais pas à retomber sous le charme de cette série subtile, touchante et sublime. Ce fût pourtant le cas : ce dernier numéro de la série est un réel bonheur qui saura vous ravir. Clap de fin. Un grand bravo à Hiwatari Saki pour cette très bonne série, malgré ses quelques défauts, et espérons que ses prochaines œuvres sauront être aussi bien pensées et originales que celle-ci. Global Garden © 2004 by Hiwatari Saki / Hakushensga, Inc., Tôkyô.