Scénario

La vérité est-elle bonne à révéler ? Tel semble être la question abordée entre autre dans ce tome. Le récit se divise sur 3 histoires. la première, et aussi la plus longue, continue à faire avancer les relations entre Cain et sa famille maudite avec cette fois-ci l'entrée sur le devant de la scène du père de ce dernier. Malheureusement on regrettera que cette histoire s'arrêtent à sa conclusion tragique mais sans surprise. Il aurait été en effet intéressant que l'histoire, ou une histoire, reprenne les bases posées par cette dernière. Il en va de même pour les autres histoires qui n'apportent pas grand chose à la trame principale et ne se démarque pas vraiment de ce que l'on a pu voir pour le moment, que ce soit le tome 1 de "God Child" ou la précédente série, "Comte Cain".
Rattrapage prévu pour le tome 3 ?

Graphisme

Un graphisme toujours autant soigné marqué par cet esthétisme propre à Kaori Yuki qui nous replonge plus ou moins, l'auteur y apportant sa touche personnel, dans l'Angleterre du XIXème siècle avec un style gothique prononcé. Le résultat est encore superbe donc, on regrettera que les scènes d'actions parfois encore un peu confuses. Le reste de la mise en scène ne souffre par contre d'aucun défauts et les plans renforcent l'immersion et le symbolisme de l'œuvre, du grand Art pour tous ceux qui apprécient le style de Yuki.

Ambiance

Beaucoup de mysticisme dans le monde glauque et malsain de la noblesse anglaise du XIXème siècle. Encore une fois, God Child nous plonge dans un univers très sombre et très pessimiste, une sorte de monde où personnes n'échappent à cette noirceur. Eternel exception du personnage de Mary, personnage innocent apportant sa petite touche d'humour et de fraîcheur.

Personnages

Si on apprend pas grand chose sur Cain, si ce n'est la découverte d'une autre banche de sa famille, le récit ne s'étend encore que sur le trio de base, à savoir Cain, Mary et Riff. Le père de Cain qui fait enfin sa première apparition devant son fils reste trop en retrait et ne se dévoile guère. Seul la dernière histoire est avant tout un prétexte pour recentrer la relation complexe mentionné ci-dessus entre Riff et Cain. Pour le reste, les personnages n'évoluent guère mais on continue à se délecter du cynisme de Cain ainsi que de son sang froid pour une fois mis à mal ici par la présence d'Alexis. Le reste de la galerie des personnages ne sert essentiellement qu'au récit en cours et disparaît aussi vite que l'histoire à laquelle ils sont rattachés ce qui est parfois regrettable tant certains sont intéressants.

Originalité

Tout dénote l'originalité dans l'oeuvre de Yuki, que ce soit son style de dessin unique, son univers sombre et gothique aussi bien que ses personnages aussi bien torturés que malsain. Tout cela contribue à faire de ce shojo une oeuvre plus adulte que l'ensemble des autres productions du genre. On est d'ailleurs dans un shojo où les sentiments amoureux sont plutôt rares si ce n'est l'amour fraternel entre Cain et sa soeur et la relation ambiguë entre Riff et Cain proche de la dialectique du maître et de l'esclave.

Une excellente série qui malheureusement s'enlise un peu avec ce tome qui ne fait pas véritablement avancer la trame principal et est desservi par de courtes histoires sans réels surprises. Kaori Yuki semble même s'en rendre compte en promettant en fin de tome une introspection des plus intéressantes pour la suite, à suivre donc ...