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Critique Habitant de l'Infini volume 1

Dan Bluesummers
Habitant de l'Infini #1
Date de sortie : N/C
Prix : N/C
Note du volume 1 :
Manji était un samouraï sous les ordres du seigneur Horii. Il exécutait les ordres et tua de nombreuses personnes, mais quand il se rendit compte que ceux-ci n'étaient que d’innocents paysans qui visaient simplement à vivre mieux, il se rebella et tua son seigneur. Il devint alors un rônin. Puis un jour, il rencontra une vieille femme, la prêtresse aux huit centaines, qui introduit dans son corps le kessenchû, une sorte de ver qui régénère les blessures. Depuis Manji est un immortel, pour retrouver sa mortalité et se racheter, il devra tuer mille scélérats...

Remportant un grand succès de par le monde, ce seinen manga prépublié dans l’Afternoon depuis 1993 trouve enfin une édition digne de ce nom en France. Casterman l’a réédité dans leur nouvelle collection Sakka (auteur), dirigée par Frédéric Boilet, qui rend enfin justice à cette grande œuvre de Samura Hiroaki.


Scénario

Après avoir dépassé un prologue poignant et saisissant, l'auteur rentre dans le vif du sujet et s'intéresse à Lin et sa vengeance. L'auteur semble s'être énormément documenté sur le sujet et nous propose un scénario vaste et complexe, avec des personnages profonds et travaillés même si leurs intentions n'apparaissent pas encore clairement pour tous. Il est d'ailleurs intéressant de voir la manière dont sont menés les combats, très dynamiques et inventifs, ils ne laissent pas un moment de répit et leur qualité est renforcée par le graphisme particulièrement réussi et adapté à ce sombre récit. Mais en plus de décrire remarquablement les combats, cette œuvre dénonce dans ce volume l'hypocrisie et la médiocrité humaine (à travers l’exemple du peintre, par exemple) à travers les réflexions de Manji, un aspect intéressant donc parce qu'il nous dépeint la mentalité de l'époque, des samouraïs et des plus modestes habitants.

Graphisme

Ce qui étonne à première vue, ce sont les graphismes. Il est rare de voir dès le premier tome une telle maîtrise du trait, d'autant plus qu'il s'agit de la première œuvre d'un jeune auteur. En plus de cela, Samura fait de sublimes compositions, non seulement le découpage est impeccable mais la narration l'est elle aussi. Elle bénéficie d'un soin impressionnant et de deux types d'images : les dessins traditionnels, très détaillés et soignés; et les cases esquissées, crayonnées, où l'on voit de nombreux traits faits au crayon à papier, des détails époustouflant mais aussi des dégradés de gris. Ce type de planches impressionne, et ce spécialement pour les mises à mort, particulièrement artistiques, esthétiques et sublimement mises en page. Le style graphique de l'auteur est parfaitement maîtrisé, les personnages sont tous différents, les décors réussis et l'ambiance de l'époque respectée. Samura a un style sublime, proche de celui de Kei Toume (auteur de Sing "Yesterday" for Me) pour son côté très esquissé et bourré de détails, un travail exemplaire qui ne s'adresse pas à tous.

Ambiance

L'histoire s'ancre dans un monde dur et cruel, celui des samouraïs, où la loi du plus fort est de mise, et mis à part le kessenchû, l'ambiance est d'un réalisme impressionnant. Ce n'est pas un manga à mettre entre toutes les mains, c'est violent et cruel, dès le premier chapitre nous le comprenons. Mais certains personnages sont fous et complètement hors normes, je pense notamment à Sabato Kuroi qui se donne des airs de personne aimant l'amour, la poésie et la romance mais n'est en fait qu'un psychopathe. Enfin, je vous laisse découvrir par vous-même, mais l'atmosphère qui règne dans L'Habitant de l'Infini, bien que dure est excellente et permet une immersion totale.

Personnages

En un seul tome, nous faisons connaissance avec de très nombreux protagonistes, très variés aussi bien dans leur mode de pensée que d'un point de vue visuel. Leur caractère a été très travaillé et lorsque nous découvrons les buts et motivations de certains nous ne pouvons qu'être surpris (voir Sabata Kuroi dans la partie "Ambiance"). C'est avec un grand plaisir que nous suivons Manji, samouraï désabusé qui tente d'expier ses fautes, il est fort et immortel mais cela ne l'empêche pas d'avoir ses faiblesses, il est d'ailleurs étonnamment humain et fait des réflexions toujours pertinentes. Quant à Lin, jolie et déterminée, elle gagne en humanité aux côtés de son "garde du corps". Nous finirons par un personnage marquant et surprenant, Taito Magatsu (qui a inspiré le Kakashi de Masashi Kishimoto), il est fourbe et se servirait de n'importe quelle ruse pour vaincre, il ne fait preuve d'aucun état d'âme et son combat est génial.

Originalité

La bande dessinée de Hiroaki Samura est originale par bien des aspects, tout d'abord son dessin souvent esquissé et le sens aigu de la mise en page de l'auteur qui propose des exécutions réussis. Un trait souple, puissant et dynamique qui illustre à merveille cette histoire noire. Si les histoires de vengeance existent depuis la nuit des temps, mise en scène de cette manière elle gagne en force et en personnalité.

L'Habitant de l'Infini de Samura est une œuvre mature, complexe et intelligente. Son prix dans sa nouvelle édition est élevé (9,95€) mais il le mérite amplement grâce à ses innombrables qualités et un très bel ouvrage (papier agréable au touché, bonne traduction et encrage conséquent). A feuilleter avant d'acheter car ce seinen manga est très spécial et ne plaira pas à tous. Pour ma part, en un tome seulement j'ai été conquis par cette impressionnante palette de personnage et ce style graphique hallucinant. Un des meilleurs seinen sur le marché, dores et déjà un indispensable.

Critiques Habitant de l'Infini volumes par volumes

 
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