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Critique Heads volume 1

Dan Bluesummers
Heads #1
Date de sortie : 14 septembre 05
Prix : 7.50 €
Note du volume 1 :
Naruse Jun’Itchi est un jeune et timide salaryman de vingt-deux ans qui préfère éviter les confrontations plutôt que d’y faire face, selon lui « les ordres sont parfois injustes. Mais… Pour survivre dans un groupe, la meilleure solution est de ne pas faire de vagues, de ne s’opposer à personne ». Ainsi, il subit jour après jour son banal destin en ayant pour seuls plaisirs la peinture et Megumi, la vendeuse Loisirs Créatif Moe, son fournisseur de matériel de dessin.
Avec Heads, venez suivre la transformation d’un homme qui, après avoir reçu une balle en pleine tête, survit grâce à une opération miracle et commence, étrangement, à changer…


Scénario

Nouvelle série à paraître chez Akata / Delcourt dans la collection Gingko, Heads est un titre qui, après une petite trentaine de pages passées à décrire la monotonie de la vie du personnage principal, fleurit en une belle histoire d’amour puis explose dans le plus pur des thrillers « psychologiques ». Malgré sa construction extrêmement classique et le sujet vu et revu, ce seinen manga parvient à nous tenir en haleine grâce à un rythme dynamique et très rapide, mais également grâce aux informations distillées au compte-goutte (même si nous les devinons souvent à l’avance).
Au niveau narratif, nous n’avons rien de particulièrement marquant ni original, le schéma est très proche de celui des blockbusters américains, avec une gradation dans l’horreur et le bizarre et les interrogations qu’elle entraîne. De cette façon, tout au long de notre lecture, nous sommes intrigués par l’opération qu’a subie Jun’Itchi, les conditions dans lesquelles elle a été réalisée et le but des médecins traitants… Toutes ces questions qui trouveront très certainement des réponses dans les trois volumes à venir. Le scénario n’a donc rien d’hors normes, et pourtant il parvient à nous intriguer, ne serait-ce qu’un peu, et même si certains passages sont assez prévisibles, nous nous demandons réellement où veut en venir Higashino Keigo. En effet, malgré la critique sous-jacente des scientifiques et de leur soif de connaissance (au détriment de leurs patients – et par extension de l’être humain) il est difficile de comprendre le point que veut mettre en avant le scénariste, où il nous mène et pourquoi. Car nous n’avons aucune idée de ce qui sera développé dans les prochains tomes. Pour l’instant nous voyons le protagoniste principal se transformer tandis que les autres ne font que graviter autour de lui, rendant explicite les changements que nous n’aurions pas remarqués. Alors oui, l’adaptation du patient à sa nouvelle vie et les conséquences de son opération sont les thèmes principaux, mais où l’exploration de cette existence va-t-elle nous mener : vers le bonheur des protagonistes ? Vers des troubles liés au changement de personnalité qui rendraient Jun’Itchi fou et le transformeraient en tueur sanguinaire ? Vers une critique plus poussée de la science et de notre société ? Seule la suite nous le dira, mais le fait est qu’à ce niveau-là nous sommes dans le flou absolu…

Graphisme

Mase Motorô, le dessinateur, s’amuse à explorer différents styles et procédés graphiques. S’il est très à l’aise au début et semble avoir passé un très agréable moment à dessiner certaines planches (notamment celles où Megumi apparaît), il commence à avoir de légers problèmes à mettre en image ce changement chez Jun’Itchi. L’impact des scènes où cette « transformation » se manifeste est alors inégal, certains passages sont amoindris par un coup de crayon trop forcé, trop chargé et finalement peu convaincant alors que d’autres, au contraire, dégagent une puissance certaine qui décrit à merveille le mal-être du personnage à ce moment précis.
Il m’est avis que cette difficulté à représenter certains sentiments vient du fait qu’il s’agit d’une adaptation de roman : Mase ne peut pas laisser s’exprimer tout son art et son imagination car il a des restrictions, des contraintes. Etant donné qu’il offre une version bande dessinée d’une histoire (et non pas sa vision de cette histoire), il ne peut la modifier à sa guise et essaie de coller au roman, et il me semble que c’est cette absence de liberté qui bloque l’artiste et l’empêche de laisser s’échapper sa créativité comme c’est le cas sur certaines pages qui semblent particulièrement l’inspirer. Il semblerait alors que cette inégalité vienne d’un désaccord artistique, comme si Mase se forçait à mettre sur papier quelque chose qui ne lui parle pas.
Dommage, sans cela le tout aurait été bien plus percutant car le style est bon et certaines cases particulièrement réussies. Néanmoins, c’est, d’une manière générale, plutôt bon.

Personnages

Pour finir, les personnages. Jun’Itchi est le stéréotype du protagoniste qui subit sa vie, mais forcément, il est intéressant de le confronter à une telle épreuve, de voir comment son caractère faible et docile arrivera à supporter ce changement et cette sorte de « cohabitation ». Et c’est en cela que réside tout l’intérêt du personnage, Higashino prend un malin plaisir à le détruire, à lui faire subir les choses les plus horribles qu’il aurait pu imaginer dans son ancienne vie, et bien évidemment, avec toujours une gradation dans les obstacles à surmonter. Après, le grand mystère reste très certainement le groupe de médecins qui ont tenté l’opération, et nous espérons les voir réapparaître par la suite et enfin comprendre leurs motivations… Nous verrons bien.

Originalité

La construction de cette BD est très classique, intégrant beaucoup d’idées communes au thriller et une montée en puissance graduelle qui entraînera peut-être bien une explosion de violence en fin de série. Mais malgré cela et le sujet pourtant assez peu original, nous éprouvons un certain intérêt à la lecture de ce tome et nous ne nous ennuyons pas. Ce qui prouve que même en faisant quelque chose de très peu novateur, nous pouvons bien le faire et réussir à donner un petit quelque chose à son œuvre. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un chef-d’œuvre, mais simplement d’un bon petit divertissement, prenant et intrigant, bref : tout ce que nous pouvons rechercher dans un thriller.

Nous pouvons en conclure que Heads est un titre sympathique mais pas une œuvre majeure, certains y trouveront du plaisir alors que d’autres n’y verront qu’une histoire ultra-classique et inintéressante. A noter un final plutôt accrocheur et relativement bien mis en page qui promet beaucoup pour la suite. Heads © 2003 by Higashino Keigo, Mase Motorô / Shôgakukan Inc., Tôkyô.

Critiques Heads volumes par volumes

 
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