Scénario

Bien que le monde du Go se limite aux gobans en bois de kaya et aux pierres, Takeshi Obata s’attardant en effet assez peu sur les décors, donne aux parties la dimension nécessaire pour nous permettre d’intégrer ce milieu. Les expressions des personnages sont assez variées et son trait fin et précis rend ce manga très agréable à lire. Le seul vrai regret serait par rapport à la couverture...adieu les fonds unicolores, bienvenue aux pierres blanches sur fond rouge qui provoquent un effet assez étonnant.

Graphisme

Jusqu’à maintenant, la vie suivait tranquillement son cours et l’on s’était peu à peu habitué à voir évoluer Hikaru au travers d’habituelles parties, plus difficiles les unes que les autres. Cependant, dans ce tome, le temps qui semblait s’être arrêté pour certains, reprend dangereusement son cours. Yumi Hotta, qui nous avait confortablement installé dans une allure cadencée, nous tient en haleine avec ce brusque changement. Tout s’accélère et ce que l’on redoute depuis déjà quelques volumes tend à se réaliser. Une belle mise en bouche aussi cruelle soit-elle...

Ambiance

La tension monte au sein des pros ; le combat engagé entre Toya et Saï ne passe pas inaperçu et les proches du Meïjin s’interrogent de plus en plus sur Hikaru, qui selon eux, pourrai avoir un lien si ce n’est plus avec le joueur sans visage d’internet. Du côté de Hikaru, le test qu’il s’impose dans sa partie en unicolore face à Kurata, 6 dan, éveille son talent aux yeux de ce dernier. Une autre dimension s’ouvre et l’ombre qui plane sur ce tome ne le rend que plus intéressant.

Personnages

Parmi la large palette de personnages que compte Hikaru No Go, Saï est bien celui autour duquel tourne cette partie de l’histoire, même si Hikaru est toujours en premier plan. Recherché par beaucoup de joueurs, il s’aperçoit à la fin de sa partie l’opposant au Meïjin, la raison pour laquelle ces milles ans lui ont été accordés ; on s’attache tellement au personnage, que cette tragique révélation est loin de nous laisser indifférents.

Originalité

Du nouveau se fait sentir ; ce ne sont plus les éternelles parties qui parsèment cette fois Hikaru No Go. Le tournant qu’a prit l’histoire lui redonne vie et la dernière partie jouée en unicolore est tout simplement épatante. Si l’on pensait être lassé à la longue, cette étincelle nous relance aussitôt dans le fantastique de cet univers ; un très beau retournement de situation. Ce manga, dans la veine de Yugioh, de par sa forme, s’en sort néanmoins beaucoup mieux, développant de vrais arguments pour séduire le lecteur. Le Go étant vu comme un jeu assez rébarbatif joué surtout par les personnes âgées, s’avère être réellement captivant.

Bien que Hikaru No Go en soit déjà à son quatorzième volume, rien ne semble vouloir stopper cette série toujours très dynamique et passionnante. La lecture en est agréable et contrairement aux précédents tomes, un peu déconseillée pour se distraire uniquement, l’histoire nous happant littéralement.