Scénario

Le manga continue à aborder les clichés du shonen avec ici l’habituelle compétition dans laquelle le héros va devoir se surpasser pour prouver qu'il est digne de succéder un jour à son père. C'est d'ailleurs l'occasion pour ce dernier de se rehausser enfin un peu face aux nombreuses situations humiliantes dans lesquelles il a pu être plongé jusqu'ici. Il en vient même à assumer son exhibitionnisme latent. Néanmoins l'auteur ne perd aucunement l'esprit surréaliste de son manga et continue à parodier allègrement et sans le moindre complexe les productions du genre policier et shonen. Les références utilisées d'ailleurs sautent aux yeux comme ici avec Hunter X Hunter ou une reprise tordue de Dragon Ball.
De nouveaux personnages aperçus dans le précédent tomes se développent ici commençant par là même à créer ce qui sera visiblement les bases du manga et l'équipe qui tournera autour du héros. Ce dernier gagne en puissance mais reste (heureusement) toujours aussi peu crédible dans son rôle de justicier. Malheureusement celui-ci est un peu moins descendu en flèche par l'auteur comme on avait pu le voir jusqu'ici. A sa place, il met sur le devant en fin de volume le personnage de Murasaki, sorte de version féminine de Yamabuki à ses débuts.
Ce tome s'avère toujours aussi drôle pour peu qu'on apprécie le style extrême de l'auteur et sa faculté à grossir à l'extrême chaque situation comme le lancer d'un satellite en plein espace ou la destruction d'un coup de poing d'une statue de plusieurs dizaines de mètres. Si c'est le cas, Keishicho 24 vous fera passer un très bon moment loin de tout scénario complexe. Les autres par contre n'y verront qu'un manga sans la moindre subtilité. Seul bémol, le chapitre 15 s'avère assez inutile car ce dernier apporte peu à l'esprit délirant du manga, se contentant de nous narrer les exploits "Incroyables" du père du héros et en tentant d'y apporter une touche "sensible" qui n'a pas vraiment sa place ici.

Graphisme

Le dessin n'atteint toujours pas des sommets mais s'avère de très bonne facture. Il traduit avec talent l'esprit délirant et outrancier de son oeuvre variant son style selon la particularité de la situation. Les combats et autres scènes d'actions sont quand à elles très dynamiques et dotés d'un bon sens du rythme. A ce niveau là, rien à redire, Hideki Ohwada remplit très bien son contrat et n'a rien à envier aux shonens normaux.

Une série qui continue sur sa lancée. Toujours aussi drôle et humoristique, Keishicho 24 reste un très bon abreuvoir de scènes monumentalement insensées. Pour peu qu'on accepte son caractère outrancier, ce manga vous fera passer un bon moment. Sans pour autant exploser de rire, on sourit toujours avec malice devant les déboires du personnage principal et sur ce point là ce tome-ci s'avère un cran au-dessus des précédents. Il ne reste plus qu'à espérer que la seconde moitié de la série reste dans la même veine pour que celle-ci puisse continuer à accrocher le lecteur.