Que feriez-vous si votre petite amie rapetissait du jour au lendemain atteignant la taille d’une poupée Barbie ? C’est l’incroyable histoire de Minami et sa petite amie Chiyomi.

Suite à ce mauvais sort, les deux adolescents voient leur quotidien complètement bouleversé. Minami doit à présent prendre soin de sa copine miniature. Il lui crée des vêtements, lui fabrique une petite maison à sa taille, l’amène aux toilettes et s’occupe de ses mini-repas. Mais combien de temps cette situation peut-elle durer ? Pas facile non plus pour Chiyomi de devenir un jouet vivant alors qu’elle est en pleine puberté et que ses hormones la titillent !

Imaginez que tout à coup votre petite amie atteigne la taille d'une poupée ; sans raison, sans explication. Délaissant le foyer familial, elle s'installe alors chez vous et deviens à votre charge.

Minami fait de son mieux pour s'accomoder à cette nouvelle et étrange situation. Il lui fabrique des vêtements rudimentaires, la nettoie, l'aide à aller aux toilettes, lui apporte à manger en douce, etc. Commence pour la jeune fille une pénible vie de poupée, faite d'ennui et de dépendance, plus qu'une vie d'ado.

Le lecteur suit le quotidien bouleversé de ces deux héros qui s'adaptent comme ils le peuvent et font preuve d'optimisme. Malgré les doutes, les frustrations, et l'incompréhension.

Mais le ton du manga est léger, plein d'humour et de curiosités. On découvre avec amusement leurs subterfuges et leurs réactions. Tous les sujets sont évoqués sans tabou, même les relations sexuelles, rendues impossibles. Et pourtant, Minami s'étonne de ce corps de poupée qui reste celui d'une femme, flirte avec l'infidélité, tente de réprimer ses envies. La jeune fille culpabilise de ne plus pouvoir satisfaire celui qu'elle aime, s'impatiente.

Le dessin est naïf et minimaliste dans le sens où il ne s'attarde que sur les personnages. Il ne faut pas oublier que le manga date des années 80 et fait assez old-school.

L'ouvrage prête à sourire, et l'on espère pour Minami et son amoureuse une happy end. Toutefois, nous n'avons pas affaire à un shôjo mais bien à un seinen. La tension dramatique finit par prendre le dessus sur l'humour et déroute finalement le lecteur, donnant à l'ouvrage son caractère fort et réellement humain. La Petite amie de Minami revêt alors un second sens d'interprétation, en devenant une fable sur le handicap, la tolérance, et le don de soi.