Paris, XVIIIè siècle. De mystérieux poètes assassinent de jeunes vierges afin d'écrire des psaumes. Une étrange jeune femme se met en travers de leur chemin pour les détruire. Mais ceux-ci sont de plus en plus nombreux. Quel est leur but et qui est cette étrange jeune femme douée de capacités physiques hors normes ?
Tiré d'une histoire vraie, celle du Chevalier d'Eon, chargé par le roi Louis XIV de mener des missions secrètes déguisé en femme, on aurait pu croire avoir affaire à une sorte de Lady Oscar à l'envers.Il n'en est absolument rien ! Le résultat est très intéressant, bien que la réalité historique soit partiellement déformée : le roi de France est toujours Louis XIV, qui vit en 1753. Malgré le côté fantastique du manga, ce récit est tout de même une métaphore de la révolution naissante. Un des poètes porte le nom de Diderot, et sa mission est d'être tué.
Bien que les meurtres soient horribles, l'ambiance du manga reste très dynamique : les mangaka ne s'attardent pas sur les scènes d'horreur et la présence du valet d'Eon ajoute une touche d'humour au caractère déjà bien naïf du chevalier.Les scènes d'actions se succèdent à un rythme soutenu, ce qui ne laisse aucun moment pour s'ennuyer.
Les éditions Asuka marquent un très bon point avec la publication de ce manga. Il sort en même temps que le roman et la série animée. Autant le procédé est courant au Japon, autant il est inédit en France. Ainsi, le manga fait suite à l'animé, qui raconte lui-même la suite du roman, le tout dirigé par Tow Ubukata qui en assure de ce fait la conception du début à la fin. Nous avons donc une œuvre très intéressante, qui, en dépit de ses écarts historiques, reste très originale et très captivante.