Le volume deux confirmait déjà la bonne surprise qu’était ce manga, et c’est non sans impatience qu’on entame la lecture de ce troisième volume. Au programme, quatre histoires, sans rapport l’une avec l’autre comme d’habitude. La première, ‘Sous les nénuphars’, nous conte l’histoire de l’esprit d’une jeune fille que Tsukasa découvre suite à un rêve étrange dans lequel elle aperçoit un étang, le plus étrange étant que Ritsu fait exactement le même rêve. Ensuite, dans ‘La mariée inconnue’, on découvre le récit d’une famille qui, pour que son entreprise prospère, doit respecter un rite étrange : le fils aîné doit s’unir à l’esprit protecteur de la maisonnée, sinon le malheur s’abattra sur la famille. Tsukasa va encore être impliquée dans cette histoire, et par la force des choses Ritsu le sera aussi. Puis, dans ‘Kamigari’, histoire plutôt noire au demeurant, des membres de sa famille viennent s’installer chez lui pour cause de déménagement. Avec les membres de cette famille, une curieuse malédiction va s’immiscer dans les débats et s’abattre sur certains ; il va s’agir de résoudre le mystère entourant cette malédiction. Enfin, la dernière histoire intitulée ‘La prophétie’ reste tout aussi mystérieuse. Ritsu, par l’intermédiaire de Tsukasa encore une fois, se fait remettre un paquet contenant l’esprit d’un oracle par un autre esprit, ce dernier l’avertissant qu’il ne faut surtout pas faire attention aux prophéties annoncées par cet oracle. Difficile quand celui-ci annoncera quelque chose de relativement dramatique pour l’entourage de notre héros. Enfin, l’auteur nous gratifie d’un petit bonus de quelques pages dans lequel il explique à quel point il lui est difficile de boucler le manga avant la prépublication. Plutôt sympathique. Voilà pour un bref synopsis des différentes histoires présentes dans ce tome. Comme à son habitude, l’auteur nous propose un tour des croyances, rites et traditions du Japon, et c’est avec intérêt qu’on en apprend énormément à ce sujet. Bien entendu, pour détendre l’atmosphère et nous éviter d’être submergés d’informations, nous retrouvons avec plaisir les deux oiseaux Ojiro et Oguro qui interviennent souvent avec humour, leur amour du saké n’étant plus à prouver. Mais ils ne servent pas uniquement à détendre l’atmosphère, car dans l’histoire de ‘Kamigari’ par exemple, ils jouent un rôle plutôt important en tant que serviteurs de Ritsu. Ce ne sont donc pas des personnages introduits dans un but futile. De même que Tsukasa, qui prend une part de plus en plus importante dans les histoires de Ritsu, elle est souvent prise à partie par les esprits qu’elle rencontre, quand bien même elle a encore un peu de mal à accepter la vérité. Ritsu essaye cependant de l’aider à s’accepter comme une personne aux pouvoirs spirituels développés, de fait, peut-être que Tsukasa interviendra plus activement qu’elle ne le fait depuis le début. Cette oeuvre reste fidèle à elle-même, malgré parfois une action légèrement décousue, avec par exemple des passages d’un lieu à l’autre plutôt rapides et sans transitions, l’auteur réussit à introduire une atmosphère et un rythme imposants, et on passe du sentiment de liberté à celui d’oppression en quelques instants, car si cela touche toujours au fantastique, tout n’en reste pas moins corrélé à des histoires de familles bien réelles qui sont souvent aussi fautives que les esprits qui les attaquent. Le Cortège des Cent Démons continue donc sur sa lancée, ce volume fait passer un excellent moment, et on a hâte de pouvoir lire les prochains volumes.