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Critique Le Manoir de l'Horreur volume 8

Dan Bluesummers
Le Manoir de l'Horreur #8
Date de sortie : 08 juin 05
Prix : 6.25 €
Note du volume 8 :
Recueil de sept histoires courtes, Le Manoir de l'Horreur (Sangekikan en version originale) tome huit est particulièrement horrible. Vous découvrirez dans ces nouvelles horrifiques une femme prête à tout pour que son ex-petit ami se remette avec elle, même à faire du mal aux siens; mais aussi des clients qui disparaissent bizarrement dans l’ascenseur d’un supermarché et une « histoire passionnante » que se transmettent de génération en génération les habitants d’un village reculé…

Scénario

Les différents scénarii sont assez inégaux, néanmoins ils se lisent vite, avec horreur et parfois même un certain dégoût (notamment la trente-cinquième séance qui est particulièrement atroce). Malgré cette inégalité, ce manga se laisse parcourir sans temps mort, sans jamais vraiment nous ennuyer (ce qui ne veut pas forcément dire que vous serez pris par le récit); malheureusement les dénouements sont parfois prévisibles (sans surprise pour « Anthropophage », par exemple). Mais la question à se poser serait la suivante : « l’auteur parvient-il à atteindre son but ? », c’est-à-dire montrer les travers humains en les illustrant par une cruauté exacerbée qui se dégage de chaque page. Il faut reconnaître que nous saisissions toujours plus ou moins où il veut en venir, et à la fin de chaque chapitre le narrateur nous pose une question qui nous pousse à réfléchir sur le sujet et à la manière dont nous aurions agi à la place du personnage. Par contre, l’acheminement qui nous amène à ces réflexions est parfois maladroit, malhabile et aurait gagné à être plus subtil.

Graphisme

Au Japon, l’auteur, Ochazukenori, est un auteur de kowai manga (manga d’horreur) très apprécié. Maîtrise du gore et du malsain, il sait nous repousser et décrire des scènes effroyables, malheureusement il ne maîtrise pas aussi bien son dessin. Sa connaissance et sa manière d’utiliser des codes graphiques et un type de cadrage spécifique aux bandes dessinées de ce genre font de lui un bon narrateur ayant un très bon sens du rythme, seulement, il manque quelque chose à son coup de crayon. Il est spontané et vif, mais trop nerveux et peu maîtrisé, ce qui fait que l’horreur s’échappant de l’œuvre est plus souvent mentale que physique. Malgré cela, la multitude de traits brouillons et souvent à peine esquissés donne une réelle impression de violence, de rage, d’effusion de sang et cela représente bien la dégénérescence mentale de certains protagonistes.

Ambiance

Sombre, glauque, crue, dure, sordide, malsaine… Les mots me manquent pour décrire l’ambiance d’une telle bande dessinée, mais pour résumer : elle nous met mal à l’aise. Tout d’abord, son aspect graphique peut rebuter et il contribue beaucoup à l’impression de saleté, de pourriture qui peut se dégager de certaines planches (page 17, 34…), mais au delà de cela, il y a des histoires sombres et torturées qui amplifient les maux que nous connaissons afin de nous en faire prendre conscience, de nous faire réfléchir et réagir. L’ambiance est lourde, pesante et dérangeante, seules les histoires « Poison » et les deux du « Club secret » s’avèrent proches d’une sorte d’horreur plus « conventionnelle », moins « trash ».

Personnages

Dans l’ensemble, les différents personnages qui parsèment les pages de ce manga sont assez peu développés. Le rythme étant tellement rapide, nous n’avons certes pas le temps de nous ennuyer, mais nous n’avons pas le temps de découvrir les protagonistes non plus; d’autant plus que nous ne les suivons généralement que le temps d’un chapitre. Ils sont donc assez peu creusés, superficiels, ainsi ils sont presque uniquement prétextes à déclencher une histoire et à la faire avancer.

Originalité

Cette œuvre d’Ochazukenori peut être qualifiée de marginale. En effet, elle diffère de celles que nous lisons habituellement, tout est beaucoup plus extrême et repoussant, mais elle est également bien plus ambitieuse que les simples histoires à raconter autour d’un feu. Le Manoir de l’Horreur a pour ambition de nous faire réfléchir sur les différents thèmes abordés, des thèmes d’actualités comme, dans ce huitième volume, le viol ou la réaction d’une femme abandonnée par son petit ami alors qu’elle est enceinte. Mais ces thèmes sont amplifiés, poussés à l’extrême de l’horreur pour nous faire voir ce que l’esprit humain peut nous inciter à faire. De plus, l’auteur fournit à la fin de chaque histoire un axe de réflexion, espérant ainsi aider ses lecteurs à ne pas faire ces erreurs… Malgré cette grande originalité, certaines histoires ont tendance à se ressembler, elles sont construites sur le même schéma et deviennent alors prévisibles.

Au final, nous pouvons dire que Le Manoir de l’Horreur d’Ochazukenori est une œuvre réfléchie mais dérangeante. Elle plaira certainement aux fans de manga horrifiques ou gores, mais, à cause d’un dessin trop peu maîtrisé et de quelques maladresses, elle n’atteint pas à mon humble avis le niveau de l’incroyable Dame de la Chambre Close de Mochizuki Minetarô (one-shot paru chez Glénat). Zangekikan © Ochazukenori / Seirindo Visual Ltd.

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