D'un côté, ANDÔ, lycéen doté d'un talent étrange lui permettant de faire dire ce qu'il veut à toute personne l'approchant. De l'autre, INUKAÏ, jeune homme mystérieux à la tête d'un groupuscule d'autodéfense. Leur terrain de jeu : une ville moderne d'apparence tranquille, en réalité au bord de l'explosion. Leur rencontre, inéluctable, ne passera pas inaperçue….

Une série qui ressemble un peu à Death Note sur le thème qu'elle évoque, du moins dans ce premier manga. À savoir : pour rétablir la paix, faut-il soi-même céder à la violence ? (Bien que "Le Prince des ténèbres" renvoie plus directement à la pensée de Nietzsche.)  En effet, le personnage d'Inukaï et son groupe, les Grasshoppers, combattent les criminels et le mal qui rongent sa ville avec des moyens tout aussi brutaux que ses ennemis, mais dans un but qui se veut plus noble. D'ailleurs, une référence claire et net avec Death Note apparaît au cours de ce premier tome, sous forme de clin d'oeil.

Toutefois, les ressemblances s'arrêtent là pour le moment. Inukaï n'est pas le personnage principal de cette série. Il n'est pas non plus celui qui possède un pouvoir. Non, ici, on suit Andô, un jeune homme capable de faire dire aux gens ce qu'ils pensent, volontairement ou involontairement. Néanmoins, il maîtrise encore peu ce pouvoir et a préféré le cacher jusqu'ici, se mêlant à la foule, ne voulant jamais faire de vague. Malheureusement, dans une ville où règne la criminalité, la chose n'est pas aisée et Andô a pris l'habitude de regarder à côté.

C'est bien évidemment sa rencontre avec Inukaï qui va changer les choses. D'abord fasciné par ce personnage, Andô va également découvrir sa face sombre ce qui, d'une certaine manière, va intensifier son intérêt pour le mystérieux leader des Grasshoppers. Andô va non seulement s'intéresser aux activité d'Inukaï, mais également développer son pouvoir et se mêler des situations qu'ils avaient jusqu'ici laissé de côté. Car malgré ses réticences, la quête de justice du charismatique leader va le toucher.

Ce lien entre les deux hommes se fait pour le moment à sens unique dans le sens où Inukaï ne connaît absolument pas Andô. Cette dualité va surtout s'accomplir à travers Kannamé, un jeune homme sans cesse harcelé, qui de persécuté va devenir persécuteur sous l'égide d'Inukaï.

On a ici un premier tome sombre, avec une touche d'humour plus légère (parfois en décalage il est vrai) et assez prenant. L'intrigue prend le temps de se poser tout en se révélant assez intéressante pour que l'on ait envie d'en savoir plus, nous aussi, sur ce mystérieux Inukaï et la manière dont va évoluer notre héros à son contact.