Il y a 4 000 ans en Egypte, des récits d'explorateurs racontent que des messagers divins étaient apparus sur Terre sous l'apparence de lions blancs magnifiques, les ancêtres de Léo. Leur histoire a laissé des traces sur lesquelles marche sans le savoir notre jeune roi de la jungle.

Celui-ci se lie d'amitié avec Laya, une lionne venue d'un mystérieux village en aval du Nil ayant un lien avec ses origines sacrées. Léo comprend également l'importance de la communication avec les Hommes et décide de créer pour ses sujets une école destinée à apprendre le langage humain. Un vrai dialogue pourra-t-il s'établir entre humains et animaux ? Pendant ce temps, dans l'ombre, la reine Conga, une vieille connaissance de Ken'ichi et Léo, menace l'harmonie qui règne dans la jungle...

Le Roi Léo est l'un des grands classiques du célèbre mangaka Osamu Tezuka, connu notamment pour Astroboy ou Black Jack. Kazé réédite ce manga jeunesse qui est également connu pour avoir, largement, inspiré le studio Disney et son fameux Roi Lion.

Tout d'abord, remarquons la qualité de cette réédition. Le tome est en grand format, la première de couverture est souple, colorée ; le titre et les lionceaux qui la représentent sont en relief. L'objet est beau, soigné, et agréable à tenir.

Le lecteur suit les aventures du jeune Léo, lionceau blanc, et par conséquent remarquable. Celui-ci, séparé de son père et loin de sa tribu natale, vit de nombreuses aventures qui le mettent à l'épreuve. Les humains, tout particulièrement, constituent une menace omniprésente pour la jungle et ses animaux doués de raison. Ces derniers sont personnifiés outre-mesure et représentent chacun un trait de caractère humain : envie, colère, ou encore courage. Léo leur apprend d'ailleurs le langage des humains, pour pouvoir mieux se défendre face aux hommes.

Le manga se poursuit à un rythme peut-être trop effréné, les événements se succédant à toute vitesse et parfois sans lien logique apparent. Par ailleurs, Tezuka constelle son oeuvre de touches d'humour plus ou moins fines et efficaces. Elles ont le mérite de briser la linéarité du récit, même si elles ne font pas toujours mouche. N'oublions pas que Le Roi Léo a été publié pour la première fois en 1950.

L'immersion en terre africaine (la jungle, le désert...) est elle très bien réussie. Seul bémol : la représentation des personnages humains est parfois caricaturale ; on pensera notamment à la tribu indigène de Conga, qui ressemble bien peu aux autres personnages humains occidentaux. Les humains sont divisés en deux camps : les gentils (qui aident Léo), et les méchants. Une vision manichéenne pour une oeuvre jeunesse ?

En tout cas, le cycle de la vie se poursuit chez nos amis les lions. Après Léo, c'est son fils qui devra lutter pour retrouver la quiétude de sa jungle...À lire dans le troisième et dernier volume.