L'affrontement entre Ayumu, Manami et Katsumi fut brutal. Légèrement blessée, Ayumu se retrouve à l'hôpital, ou l'a conduite Miki, son amie de toujours. Manami et Katsumi, pour leur part, sont dans un état plus sérieux, même si leurs jours ne semblent pas en danger. L'apogée de violence que tous trois ont connu marquera-t-elle un nouveau chapitre plus apaisé de leurs relations ? Toujours est-il qu'au lycée, la nouvelle de l'épisode suscite un grand tumulte...

La fin s'approche à grand pas et cela s'en ressent fortement dans cet avant-dernier tome. Ce sont les parents qui sont mis en avant durant la première partie, chacun allant voir son enfant à l'hôpital pour faire le point avec. Pour Ayumu, c'est enfin l'occasion de parler à sa mère qui découvre, ou ouvre enfin les yeux, sur les brimades et les mutilations qu'a subi sa fille. Si le pardon et le dialogue seront au cours de ces retrouvailles, il en ira tout autrement pour Katsumi qui va se confronter à un père qui ne voit que ses propres intérêt et au lieu de réconforter son vice, va au contraire, s'en prendre de plus belle à lui. On ne peut s'empêcher d'avoir un peu de compassion pour le personnage et dépit d mal qu'il a fait et qui a pris sans aucun doute place à cause de cette relation opportuniste d'un père pour son fils.

Le cas de Manami est également traité, bien plus longtemps que celle des deux autres poussé par son père qui continue à défendre jusqu'au bout sa fille. Ce dernier ne change d'ailleurs pas de credo menaçant et faisant porter le chapeau à toutes les personnes possible et surtout les enseignants. Malgré les preuves nombreuses pointant du doigt sa fille, celui-ci s'aveugle également dans l'image qu'il s'est faite de son enfant. C'est cet acharnement presque forcené qui va le rendre d'autant plus pathétique et triste lorsque Manami se confessera à lui. Toutefois, contrairement à Katsumi, Manami n'a pas vraiment d'excuse pour ses actes et elle le reconnaît sans mal. Étant donné son passif et la manière dont son personnage a été développé jusqu'ici, ce choix est censé et tenté de donner une autre explication aux méfaits de Manami en lui trouvant des circonstances atténuantes l'auraient plus desservi qu'autre chose.

Le récit s'attarde également, comme mentionné plus haut, sur les professeurs du lycée qui se retrouve pris dans le scandale. Néanmoins, bien que sans échappatoire, certains tentent encore de se voiler la face mais nombreux sont ceux qui commencent à prendre leurs responsabilités. On remarquera d'ailleurs que ce sont les enseignants les plus jeunes qui vont bouger les premiers.

La dernière partie prend par contre une direction plus étonnante et se repenchant sur les problèmes de Miki liés à la maladie de son père. Une situation qui va avoir un impact sur sa relation avec Ayumu, la jeune fille étant prise entre son père et son amie. Si c'est l'occasion pour Keiko Suenobu de se repencher sur la très forte amitié des deux jeunes filles, on peut se demander quel intérêt il va avoir à un tome de la fin tout en sachant que tout n'est pas encore résolu. Heureusement, elle a su bien maîtrisée son récit jusqu'ici et on espère qu'il en ira de même pour le final. Que celui-ci nous apporte une conclusion digne de ce nom.

En dehors de cet dernière partie un peu incongrue mais que l'on espère voir prendre un sens dans le dernier tome, ce dix-neuvième volume est bien mené avec un récit plus dense au niveau de l'écriture, comme les premiers tomes de la série et amorce bien le final tant attendu.