Suite à sa rupture avec Katsumi, Manami, inconsolable, tente de se suicider. C'est Ayumu qui la sauve in extremis. Elle essaie de les réconcilier mais découvre la face cachée de Katsumi. Quelques perfidies plus tard, Ayumu se retrouve accusée injustement d'avoir causé du tort à Manami. Dés lors, commence la chute dans l´enfer de l´ijime pour Ayumu. Mais la rencontre avec une élève plutôt taciturne et étrange nommée Miki Hatori va donner à notre héroïne la force de croire en un nouvel espoir...

Si je parlais de malaise suite au 1er tome, c’est surtout le 2ème qui m’a le plus marqué dans ce sens, lu d’ailleurs immédiatement après, les deux étant sortis dans la foulée. A la lecture de celui-ci, on se rend compte que le volume 1 n’étant au fond que le prélude aux malheurs d’Ayumu qui, dans sa tentative pour aider son « amie » va s’enfoncer dans les problèmes bien plus terribles malgré elle. Prise entre les masques qui tombent, dont successivement celui de Katsumi, le petit ami de Manami puis Manami elle-même, et les ragots, nés de la volonté d’imaginer le pire de la moindre situation, même la plus anodine, la vie d’Ayumu devient un véritable cauchemar. Celle-ci découvre enfin la face cachée derrière tous ces innocents sourires, certains conscients de ce qu’ils sont, d’autres bien plus hypocrites face à eux-mêmes, certains de la légitimité de leur actes. Keiko Suenobu nous présente ainsi plusieurs causes à ces persécutions ou ijimes. Simple sentiment d’égocentrisme qui dégénère au moindre problème ou véritable volonté de faire souffrir et d’humilier, Ayumu va subir tout cela alors qu’elle croyait aider. Non seulement sa bonne volonté échappe totalement à ses « camarades » mais va en plus l’entraîner dans une situation qui va terriblement la mettre à mal lorsque son secret concernant ses scarifications sera dévoilé au sadique Katsumi. On pourrait presque penser que l’auteur s’acharne sur son héroïne mais le propos cherche surtout à dénoncer ce genre de comportement en y apportant une sorte de réponse ou du moins de contrepoids à Ayumu avec le personnage d’Hatori. Celle-ci est en un sens l’opposé d’Ayumu dans le sens où elle attire également sur elle les ragots, la suspicion et une jalousie irraisonnée similaire à celle qu’Ayumu subit. Toutefois, alors qu’Ayumu se laisse faire, et au fond s’en prend avant tout à elle-même pour « expier ses erreurs », Hatori affiche un mépris certain pour les autres et n’hésitera pas à les agresser lorsque celles-ci profiteront d’Ayumu. Elle représente ainsi le seul personnage positif de ce deuxième volume très sombre et pessimiste. L’auteur approfondit encore une fois son thème sur les ijimes accentuant la tragédie qui touche son héroïne dont le sort touche au pathétique. En tous cas, en tant que lecteur, même si dans mon cas c’est l’agacement qui domine, je supporte mal les personnages qui subissent sans oser réagir surtout vis-à-vis de situations telles que celles-ci, on ne peut y rester insensible tant Suenobu continue à bien mettre en avant la cruauté et la violence de son sujet. Une série choc quoiqu’on puisse en penser après lecture et à découvrir absolument.