Critique Mother Sarah volume 11
Prix : 12.50 €
Note du volume 11 :
Et tout simplement : quel destin pour la planète terre ?
Après des années d’attentes, les amateurs d’Ôtomo Katsuhiro, et de bande dessinée en général, peuvent se réjouir : la fin de Mother Sarah est là et n’est en aucun cas décevante.
Comme à son habitude, Ôtomo nous livre un scénario dense, profond et intelligent. Dans ce volume final particulièrement chargé en émotions, point de fin dirigiste; nous obtenons des réponses à la plupart de nos questions avec toujours cette possibilité d’imaginer soi-même certains points non-éclaircis et la suite des évènements.
Contre toute attente, nous nous retrouvons face à un dénouement optimiste, dénotant d’une certaine foi en l’humanité malgré le nombre incroyable de ses erreurs. Mais rassurez-vous : il n’est pas du tout en opposition avec le reste de la série. En effet, bien qu’elle soit très sombre, rien n’excluait une éventuelle fin optimiste. Au contraire même, celle-ci colle à merveille avec l’ambiance de Mother Sarah et nous permet de quitter les personnages sans regrets (alors que nous sommes parfois très déçus de quitter les protagonistes à cause de la manière dont les auteurs ont conclu leur œuvre).
Nagayasu Takumi a lui aussi excellé dans son domaine en nous proposant un graphisme soigné, vivant et expressif, d’une beauté proprement hallucinante. Souvent, nous restons émerveillés devant la perfection de certaines planches (page 162, entre autre), la classe de l’architecture, le nombre proprement hallucinant de détails sur le visage des différents intervenants, ainsi que devant la maîtrise du découpage. Celui-ci paraît d’ailleurs très européen tant il s’éloigne de la « mise en page-story board » propre aux manga. Il est donc très carré mais étudié et extrêmement précis. Si Nagayasu laisse exploser son imagination pour le dessin, sa mise en page se veut plus humble et tend à se mettre au service de l’histoire et de ses personnages. C’est là que l’on reconnaît les grands.
Histoire génialement construite et racontée, Ôtomo est, décidément, un scénariste de génie (espérons d’ailleurs qu’il adaptera un jour ce manga au cinéma, comme il l’avait superbement fait en 1988 avec Akira). Le graphisme est lui aussi impeccable, d’une rare justesse et magistralement maîtrisé, Nagayasu est, décidément, un dessinateur de génie. Vous l’aurez compris, Mother Sarah fait partie de ces manga que tout un chacun se doit de posséder, qu’il soit fan du genre ou pas. Au même titre qu’Akira, Gunnm, Nausicaä de la Vallée du Vent, les Tezuka et Taniguchi, ce titre plaira très certainement aux amateurs, même aux amateurs de BDs franco-belges les plus réticents vis-à-vis de la production nippone. Un chef-d’œuvre ! © 2004 Ôtomo Katsuhiro. All rights reserved. © 2004 Nagayasu Takumi. All rights reserved.
