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Critique Nana volume 11

Dan Bluesummers
Nana #11
Date de sortie : 08 juin 05
Prix : 6.25 €
Note du volume 11 :
A son retour d’Angleterre, Takumi (du célèbre groupe Trapnest) retourne auprès de sa fiancée, Komatsu Nana, et tous deux décident enfin d’aller rendre visite à la famille de la future mariée. De son côté, Ôsaki Nana subit avec son groupe (les Black Stones, également connu sous le nom de Blast) un entraînement intensif afin d’être au summum de leurs capacités, puisqu’ils connaissent désormais un certain succès. Mais ils doivent aussi vivre dans un « internat » assez louche…
Mais maintenant que les Black Stones sont prêts à décoller, Ôsaki Nana sera-t-elle forcée de sacrifier sa relation amoureuse avec Ren de Trapnest ? Et est-ce que Nobuo a encore des chances de se remettre avec Komatsu Nana ?


Scénario

Très travaillé et profond, le scénario de Nana nous emmène de surprise en surprise grâce à une narration exemplaire qui réussit à nous faire suivre presque simultanément la vie des deux Nana, Ôsaki et Komatsu, et de leurs entourages respectifs. Ceci est assez impressionnant car, bien que nous passons fréquemment d’un personnage à un autre, nous ne sommes jamais perdus, Yazawa Ai maîtrise sa série sur le bout des doigts et arrive à utiliser efficacement et régulièrement chacun de ses personnages (jamais un protagoniste ne devient le faire-valoir d’un autre, ils ont chacun leur propre rôle à jouer). De plus, l’auteur arrive à rendre son histoire intéressante et jamais lourde à lire malgré le nombre important de dialogues, cela lui permet de bien la développer et de l’approfondir, et c’est grâce à cela que ce shôjo manga est l’un des plus matures et touchants du marché français.

Graphisme

Le dessin de Yazawa est très expressif, esthétisé, d’une beauté et d’une finesse rares. Son style unique lui permet de se démarquer de ses collègues dessinateurs, elle innove en insérant dans ses œuvres une réelle culture rock, de la mode et un je-ne-sais-quoi de très personnel qui donne un charme fou à sa bande dessinée. Ce coup de crayon doté d’une forte personnalité donne lieu à des planches sublimes qui dégagent une ambiance réellement à part et beaucoup de sentiments (je ne compte plus le temps passé à admirer les dessins…), nous ressentons ce que ressentent les personnages grâce à des yeux remarquablement dessinés qui expriment des sentiments très forts et sincères. A noter également le fascinant travail de l’auteur sur la gestuelle des personnages, leur style vestimentaire et leurs coiffures, cela comble sans le moindre problème la quasi-absence de décors. Quant au découpage, il est très stylisé et propre à l’auteur, mais il n’en est pas pour autant difficile à suivre. En effet, les planches sont chargées de cases (mais jamais surchargées) pleines de dialogues et de détails, et il y a parfois quelque chose de très intime dans le découpage (par exemple de la page 128 à 130), mais jamais nous ne nous perdons dans une mise en page hasardeuse ou difficile à suivre (comme dans le sympathique shôjo D.N.Angel).

Ambiance

Dans ce manga, nous passons du rire aux larmes dans une ambiance très vraie, parfois douce et parfois plus dure et cruelle (les requins qui exploitent les stars montantes, les histoires d’amour compliquées…). C’est d’ailleurs ce ton réaliste qui donne un charme fou à ce titre, les personnages sont très humains, ils ont des sentiments et réagissent comme n’importe lequel d’entre nous (avec bien sûr des divergences, car personne ne réagit exactement pareil), la seule différence étant qu’ils côtoient le milieu des célébrités. Le fond de rock et de mode est d’ailleurs intéressant car il nous permet de voir certaines choses d’un autre œil, d’autant plus que le point de vue adopté est totalement différent de celui de One (manhwa de Lee Vin publié chez Asuka). Mais malgré ce réalisme impressionnant et un sérieux constant, il y a des passages amusants durant lesquels nous ne pouvons nous empêcher d’esquisser un sourire. Yazawa a réussi à créer une œuvre aux multiples facettes qui sait allier réalisme, tendresse et jeunesse.

Personnages

Quelle claque, quelle profondeur… Les personnalités des personnages sont tellement travaillées et variées que cela en devient hallucinant, tous échappent aux stéréotypes. Ôsaki Nana est une protagoniste complexe, loin de l’héroïne naïve et pas très futée, elle a un caractère et des ambitions, et ses questionnements continuels sur sa relation amoureuse avec Ren la rendent touchante, émouvante. Et les autres membres de son groupe ne sont pas moins intéressants, Nobuo est attendrissant, Shin très attachant et Yasu efficace en « grand frère » sérieux et attentionné de Blast. Komatsu Nana se révèle, elle aussi, être un personnage profond et agréable à suivre, et chacune de ses apparitions procure beaucoup de plaisir tant elle apporte avec elle une certaine bonne humeur. Quant aux Trapnest, ils semblent plus habitués au milieu musical et à ce business que les Blast, mais ils n’en restent pas moins de jeunes gens un peu perdus, spécialement Ren. De plus, comme dit dans la partie scénario, tous les personnages sont habilement utilisés, ainsi nous suivons aussi des personnages secondaires sympathiques, tels les voisins des Blast à l’« internat ».
Nous avons donc affaire à une galerie impressionnante et maîtrisée, comme tout le reste dans ce manga.

Originalité

Rares sont les shôjo à autant passionner sans avoir recours à une once de mystérieux et d’irréel comme Fruits Basket. Nana est un manga adulte, qui sait être dur et froid quand il le faut, mais qui sait aussi faire passer de nombreux sentiments tout en nous décrivant le milieu étonnant de la célébrité. C’est un titre atypique par bien des aspects, de son graphisme jusqu’à son scénario et le fait de suivre deux destins qui se croisent continuellement. Mais au delà de tout cela, ce titre sait exprimer des sentiments, sans jamais tomber dans le mélodrame pleurnichard et larmoyant. C’est là que figure l’un des autres points forts de l’œuvre, Yazawa ne tombe jamais dans la facilité et son histoire n’est jamais prévisible, elle raconte une histoire à sa manière, en utilisant des procédés souvent nouveaux et réussis, et en nous surprenant toujours.

Akata / Delcourt possède décidément le meilleur catalogue shôjo en France avec des titres comme Nana, Fruits Basket et les Okazaki Mari. Ce onzième tome de Nana est une réussite incontestable ainsi que mon coup de cœur (avec Les Lamentations de l’Agneau de Toume Kei) du mois de juin. Il s’agit là, tout simplement de mon shôjo favori, suivi de très près par l’excellent X Day (série terminée en deux volumes chez Asuka), grâce à un dessin sublime, une narration réussie et un scénario très adulte. Alors, mêlez-vous au monde de Nana, à ses relations amoureuses et son fond rock et mode. Nana © 2000 by Yazawa Manga Seisakusho / Shûeisha Inc.

Critiques Nana volumes par volumes

 
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