Scénario

Le voyage à travers le Japon de 7 frères et soeurs durant l'ère Edo. Classique ? Pas tant que ça, car cette histoire est supposée se dérouler dans le futur ! L'auteur le rappelle d'ailleurs souvent dans de très drôles commentaires. Anachronismes et autres délires loufoques sont donc au programme ^^
Quelques idées plus sérieuses transparaissent également, comme un certain côté écologiste dans le tome 4.

Au niveau du déroulement, quelques points obscurs subsistent et intriguent... Le scènario en reste toutefois plutôt simple, mais est vraiment efficace et rafraîchissant. De toute manière, nul besoin d'en demander trop car il est sans prétention aucune, et n'est pas du tout l'intérêt principal de Ni ji-iro Tohgarashi.

Graphisme

Honnêtement, le graphisme de ce manga est absolument génial ! Le mélange persos Adachiens/décors réalistes est vraiment joli et efficace.
Nous avons donc d'un côté des personnages caricaturés, aux visages typiques de l'auteur avec les expressions et contours épais qui vont avec, et de l'autre des décors parfois assez magnifiques, en particulier les chateaux, les villes et les décors naturels.
Un mélange réussi et franchement soigné, à mille lieues d'un Togashi (Hunter X Hunter) ! J'adore.

Ambiance

Alors là, je dois dire qu'il s'agit de ce que je préfère dans Ni ji-iro : une ambiance pleine de bonne humeur, pour un manga que l'on ne peut s'empêcher de lire avec le sourire aux lèvres du début à la fin ^^

Les situations loufoques s'enchaînent et ne se ressemblent pas, les jeux de mots croustillants ne manqueront pas de faire sourire l'initié au monde du manga ("Ashita no Joe" ^^), et les personnages sont souvent hilarants (mention spéciale aux Oniwaban, dans ce tome).
Une ambiance assez proche d'un Ranma 1/2 ou du début de Dragon Ball, en somme (mais en mieux); le genre d'humour que j'aime : subtil, léger et dénué de vulgarité ou redondance.

Personnages

Chacun des 7 frères et soeurs est attachant et plus ou moins original : Shichimi le jeune pompier et héros de l'histoire, Asajirô le peintre expert en sabre, Keshi le moine obsédé et joueur, Goma l'aîné et conteur de rakugo (histoires drôles), Chinpi l'inventeur surdoué, Sanshô le bébé le plus fort du monde (ses techniques de ninja sont à mourir de rire), et Natane la jeune fille adepte du sabre au fort caractère. Tous ont bien sûr leur passé, leur histoire, leurs tics et expressions de visages propres.
Autour des 7 héros gravitent Furon le mystérieux ronin au caractère proche d'un Bejita, Hanzô le maître ninja, le Shôgun adepte du déguisement (et sa fille qui ne l'est pas moins), les mystérieux capitaines anglais, etc. Sans compter la foule de personnages secondaires n'apparaissant que durant quelques chapitres.

En somme, nous avons là une galerie de personnages hauts en couleurs et vraiment riches : du tout bon.

Originalité

L'originalité provient surtout du fait que l'histoire se déroule dans le futur, et des nombreux anachronismes qui en découlent. Le coup du missile dans ce 6e tome est ainsi assez énorme.

A part cela, on retrouve dans Ni ji-iro Tohgarashi d'autres choses que vous ne verrez pas ailleurs : les haïkus (poèmes japonais) composés par l'auteur en début de chaque volume, le graphisme propre à l'auteur, l'ambiance incomparable, ou encore une galerie de personnages uniques.
Un titre rafraîchissant, vraiment loin de la masse des shônen actuels.

Ni ji-iro Tohgarashi (Les épices couleur arc-en-ciel) est le manga que je prends le plus plaisir à lire. Drôle, attachant et soigné, il s'agit d'un joyau rare au milieu de la foule des titres clonés et sans intérêt que l'on nous propose aujourd'hui. De plus, l'édition est vraiment à la hauteur, et les notes de traduction sont fournies et intéressantes, afin de ne rien manquer. Bravo, M.Glénat. Dommage que des problèmes d'impression (encre baveuse) touchent certaines pages... A lire pour qui cherche un agréable moment de détente, ou une introduction à Adachi (Touch, Rough, Katsu,...).