Pari risqué pour Hiroshi Ueda, parvenir à intéresser le lecteur à un art qui lui est très souvent totalement inconnu : le Kyougeki. Le scénario avance à grand pas et c'est très agréable ! Peu de fioriture ou d'entrée en matière qui s'éternisent, dès la 17ieme page on entre de plein pied dans le scénario. Scénario centré sur l'apprentissage de Tatsuki de cet art entre combat, chant et danse : le Kougeki. Il entre donc dans un "Kahan", sorte de Dojo de Kougeki et va devoir, tout en apprenant cet art qui le fascine, tenter de rentrer chez lui...
Le rythme est soutenu et l'on alterne entre phases de "combat" et des passages plus centrés sur les sentiments de Tatsuki découvrant la Chine.
Le dessin de Hiroshi Ueda est globalement de bonne facture, un chara-design qui peut surprendre mais bon, des graphismes soignés (les costumes de Kyougeki valent le coup d'oeil !) et même, cerise sur le gâteau, des décors en nombre. On pourrait lui reprocher son utilisation des ombres quasi absentes, mais cela passe presque inaperçu.
Le découpage est original, rarement rectiligne, il dynamise les scènes de Kyougeki, sans non plus morceler les pages. Du côté de l'adaptation de l'éditeur, a quelques erreurs vraiment minimes, Kami nous produit un manga de qualité.
En somme, sans être le dessin de l'année, L'Opéra de Pékin ne montre pas de défauts majeurs et se regarde avec plaisir.
L'Opéra de Pékin nous plonge dans la Chine des années 20, une Chine difficile et pauvre. Malgré le décalage culturel évident, on parvient tout de même à s'immerger dans cette ambiance et à porter un regard actuel, au travers de Tatsuki sur cette Chine du passé. Dommage que la découverte de la ville, le mode de vie des habitants ou encore la relation avec les japonais qui semble "sensible" soit trop relayé au second plan. Le mangaka a choisi de s'axer sur le Kyougeki de façon presque exclusive, nous verrons ce qu'il en sera dans les prochains tomes.
Tatsuki est l'image parfaite du bon petit héros bien naïf qui endure tout cela "pour faire plaisir à son pauvre grand père"... mais après tout, il ne faut pas être trop difficile avec ce manga, destinés aux jeunes... les plus âgés s'intéresseront davantage à Yan, une fille surdouée qui se fait passer pour un homme afin d'apprendre le Kougeki. Beaucoup plus torturé et terre a terre, ce personnage secondaire pourrait même voler la vedette à notre naïf préféré ^^
On retrouve quelques autres personnages intéressants comme une jeune et riche japonaise qui semble détenir le rôle du pitre ou encore Yuan un gosse des rues débrouillard qui semble cacher un lourd passé...
Vous avez dit originalité ??? Bien sur ! Peu d'entre nous qui liront l'Opéra de Pékin peuvent se vanter de connaitre le Kyougeki ou encore la Chine des années 20... Le dépaysement, de ce côté là , est total ! Cependant on retourne vite dans une ambiance d'école avec l'apprentissage (à la dure) dans le Kahan. Jalousie des anciens, naïveté du personnage principal, apprentissage très difficile... tout cela, c'est du déjà vu.
L'Opéra de Pékin est un peu au Kougeki ce que Yakitate Ja-pan est à la boulangerie, frais et intéressant, ce premier tome charme par son dépaysement et ses personnages secondaires. Une petite série en 3 tomes qui mérite le coup d'oeil.