Critique Rainbow volume 1
Prix : 6.95 €
Note du volume 1 :
Ce sont sept adolescents qui, en cette année 1955, vont devoir apprendre à cohabiter ensemble dans la même cellule de la maison de correction de Shio.
Prisonniers d'un enfer dont les barreaux sont constitués d'acier mais aussi de souffrance et d'humiliation, ils attendent qu'une lueur d'espoir apparaisse dans ce monde carcéral ténébreux, comme un arc-en-ciel qui surgirait après la pluie.
Scénario
Kabuto nous offre une oeuvre au scénario pour le moins original ! Des enfants prisonniers et maltraités autant physiquement que moralement. Voilà qui laisse le champ libre à l'auteur pour nous exposer toute la cruauté humaine sans scrupules. Il faut bien avouer que George Abe s'en tire plutôt pas mal, c'est gore, c'est hard, c'est violent voire choquant, le mangaka ne nous ménage pas !
Graphisme
Le style de Masasumi Kakizaki ne laisse pas indifférent tant il colle bien à l'ambiance et au genre seinen. Un style très réaliste un tantiné fantastique pour accentuer l'horreur, des dessins soignés et le tout soutenu par un découpage bien maîtrisé, franchement on n'en demandait pas plus !
Ambiance
Du trash à l'horrible, Rainbow n'est pas à mettre entre toutes les mains c'est un fait. Tout est lourd, pesant, attristant, on éprouve une sincère compassion pour ces gamins sexuellement exploités et battus. On hait le gardien et rêve de battre le docteur pédophile... bref on est plongé dans cet enfer jusqu'au cou, et l'on se laisse volontiers mener au rythme du scénario.
Personnages
Tous les personnages sont mis en avant, on peut difficilement discerner un "personnage principal" et des "secondaires" dans Rainbow.
Les personnages sont suffisamment étudiés pour être intéressant et sortir un peu des stéréotypes du genre car même si physiquement on retrouve le petit faiblard, le bon vivant, le grand idiot et le beau gosse, leur psychologie et le talent des mangaka arrivent à extirper avec plus ou moins de succès leurs personnages du "déjà -vu".
Originalité
L'originalité est exacerbée dans cette série, on ressent l'influence du cinéma ou des expériences personnelles du scénariste plus que du manga, cette série aurait très bien pu être une bd tant son genre est à part. L'éditeur Kabuto qualifie le genre de "Drame" et c'est un adjectif qui est particulièrement adapté. Des oeuvres sortant des sentiers battus comme celle-ci, on en redemande !
Rainbow est une valeur sûre du seinen. A la limite du choquant, cette série saura se trouver une place dans votre bibliothèque pour peu que vous aimiez les drames réalistes.
