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Critique Vampires volume 1

Dan Bluesummers
Vampires #1
Date de sortie : 27 janvier 05
Prix : 8.50 €
Note du volume 1 :
Les Vampires sont une race maudite, ce sont des hommes qui ont la particularité de se transformer (certains lorsqu’ils sont énervés, d’autres en voyant des objets ronds…) en animaux divers : du loup au chien, en passant par l’ours et la chauve-souris. Selon une règle ancestrale, ils ne peuvent se montrer sous leur apparence véritable devant les humains; mais à la veille du départ des Vampires de leur ville natale, Toppei l’homme-loup descendit seul en ville dans l’espoir de trouver du travail aux productions Mushi (célèbre studio de Tezuka Osamu, ancêtre du studio Tezuka. A noter que « mushi » signifie insecte en japonais, en référence à l’une des passions de l’auteur).

Troisième œuvre de Tezuka Osamu à paraître chez Asuka (après Black Jack et Nanairo Inko qui vient de se terminer) – et ce toujours au format bunkô – Vampires est un manga plus ancien que ceux que nous avons pu lire jusqu’à présent. Publié entre 1966 et 1969, ce titre en trois tomes traite d’un sujet dit « horrifique » de manière burlesque et assez loufoque…


Scénario

Du point de vue du scénario, j’avoue avoir été surpris. D’abord intrigué par le titre de l’œuvre, je m’attendais à un manga retranscrivant l’univers de l’œuvre célébrissime de l’auteur irlandais Bram Stoker (Dracula), mais il n’en est rien. S’il y a un aspect vampirique, c’est à travers les effusions de sangs et le principe de transformation, tout comme le comte et prince des vampires qui peut prendre la forme d'une chauve-souris. Mais au delà de cette interprétation du titre, nous trouvons un manga à l’histoire très correcte et cohérente, le tout sur un ton humoristique des plus appréciables. En effet, ici Osamu Tezuka fait preuve d’un grand sens de l’autodérision en s’insérant dans sa bande dessinée et en se donnant un rôle si particulier. De plus, comme dit précédemment, ce mélange de gothique et de burlesque, de vampire et d’humour décalé donne un cocktail détonnant et réellement impressionnant.

Graphisme

De par son ancienneté, vous serez étonnés du dessin de Vampires. Non pas qu’il soit mauvais, bien au contraire, mais il dispose d’une finesse et d’une pureté que nous ne retrouvons pas dans MW (en trois tomes, aux éditions Tonkam) par exemple. Disons que de par sa jeunesse, Tezuka nous livre ici un style graphique fin, arrondi, lisse et épuré, proche des dessins animés Disney de l’époque (principalement des Silly Symphonies, comprenant les aventures de Mickey, Donald, Pluto et compagnie). Le coup de crayon n’a pas encore atteint sa maturité, mais nous dénotons tout de même que si les planches sont épurées lors des scènes « de tous les jours », elles sont bien plus détaillées dès que la tension monte, les traits s’épaississent, le jeu d’ombre devient plus important et un côté fouillis s’installe de manière à accentuer le côté sombre des scènes. Concluons-en que malgré le fait que nous ayons vu de meilleures compositions chez l’auteur, la narration reste très dynamique et nous sentons l’orientation graphique qu’il prend.

Ambiance

L’ambiance que l’on retrouve dans Vampires est un paradoxe en elle-même. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que le sujet traité et le ton choisi semblent inappropriés. Effectivement, qui hormis le dieu du manga, aurait pu imaginer un mélange si étonnant, ahurissant et pourtant si subtil ? Pas grand monde à mon humble avis, car malgré la tonalité comique, le travail est fait de manière sérieuse et rigoureuse sur un thème qui ne l’est pas moins. De plus, le livre se lit vite, avec intérêt et sans temps morts, et les quelques références et clins d’œils sauront vous faire sourire.

Personnages

Dans ce manga, de très nombreux personnages entrent en scène, des connus et moins connus. Car il est amusant de noter que Tezuka se ressert régulièrement de ses différents protagonistes (Rock, l’inspecteur Geta ou encore lui-même…), les utilisant comme des acteurs. Comme s’il était le metteur en scène et qu’il « réutilisait » ses acteurs, comme Martin Scorsese (Raging Bull, Gangs of New York) proposait souvent des films avec Robert de Niro (The Godfather Part II, Once Upon a Time in America) à l’affiche, ou de même pour Tim Burton (Edward Scissorhands, Sleepy Hollow) et Johnny Depp (Pirates of the Caribbean, Ed Wood). Ainsi nous retrouvons Rock Makube dans son premier rôle de méchant, et l’irremplaçable Geta en tant que chef d’enquête. D’autre part, le Tezuka qui apparaît dans Vampires est excellent, drôle et propose des répliques assez inoubliables. Pour finir, du côté des vampires eux-mêmes, nous retrouverons des clins d’œils mais aussi des héros très attachants et finalement très humains.

Originalité

L’originalité de ce volume réside en son savant mélange dont nous avons parlé au-dessus. Mais en plus de cela, le mangaka a su créer une histoire entre le réaliste et le mystique, dès que nous rentrons dans l’histoire d’enlèvement, de kidnapping, nous sommes entièrement pris par le récit, oubliant presque le côté surréaliste du titre. Mais c’est dans ces moments-là qu’arrivent les « bêtes » et autres sorcières, nous rappelant que nous ne sommes pas dans un récit réaliste. Le travail est fait avec une rigueur certaine, ce qui se fait très clairement ressentir dans la mise en page, les dialogues ou simplement la double trame scénaristique.

C’est ravi que nous sortons le nez de cette œuvre d’Osamu Tezuka. D’une part puisqu’elle nous permet de découvrir une nouvelle facette de son travail, mais également puisque la lecture a été agréable et originale. Bande dessinée novatrice, délirante mais sérieuse à la fois, l’auteur nous montre qu’il sait tout faire et qu’il s’en sort dans tous les domaines. Un petit bijou qui, s’il n’atteint pas le niveau de Black Jack à mes yeux, reste un véritable régal.

Critiques Vampires volumes par volumes

 
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