Premier volume qui nous présente une héroïne plus que tourmentée par sa taille : elle lui attribue tous ses problèmes et la vie minable qu’elle croit vivre.
Il ne suffit pas de rester se plaindre sur son sort, il faut se relever, et ce en dépit de la taille ! C’est ce que va faire Michiko. Tout son problème vient de ce complexe de supériorité « physique » qui, selon elle, l’empêche de nouer tout lien social. « Avec quelques centimètre en moins » ne cesse-t-elle de se répéter. Pourtant elle va se lancer ce défi de s’élever grâce à ce corps qu’elle juge immense, c’est un défi pour et contre elle-même qu’elle va mener.
Nous avions déjà assisté à l’épanouissement d’une grande et belle jeune fille dans « Paradise Kiss » de Ai Yazawa. Dans ce manga, et c’est ce qui le rend bien plus intéressant de mon point de vue, on voit une jeune fille bien plus détruite psychologiquement et physiquement parlant. La mangaka n’hésite pas à lui donner un physique proche de celui d’un homme pour souligner la répugnance qu’elle éprouve à l’égard d’elle-même. Le regard des gens, pleins de mépris envers elle est aussi le reflet de ce qu’elle ressent à son égard. Pourtant elle ne se laisse pas abattre et décide de lutter. On sait alors qu’on va assister à une transformation spectaculaire. C’est là où le titre prend toute sa force : « Walkin’ Butterfly » paraissait être opposé au terme même du « papillon » et pourtant c’est sur les podiums, en marchant donc, que ce papillon va sortir de sa chrysalide.
D’autres parts, ce qui rend ce manga captivant, c’est la capacité qu’a la mangaka à le rapprocher de la réalité. En effet on retrouve quantités de références à des mangas très ou peu connus. Bien entendu il faut se référer aux notes de l’éditeur car les titres sont en japonais, mais on comprend tout de même bien mieux l’état d’esprit de notre héroïne. De plus, nous avons à la fin une interview de la mangaka qui explique de manière très claire son style, ses influences qui se retrouvent dans son personnage. Enfin, la mangaka aborde des problèmes que l’on touche au quotidien, la mort, la drogue, là où le manga de Ai Yazawa paraissait presque fantastique.
Un excellent premier volume, qu’Asuka a très bien su mettre en valeur grâce à une jaquette de très bonne qualité. Quant au contenu, la seule chose que l’on regrette est que le manga soit si court ! On voudrait continuer à suivre le parcours de Michiro dans sa quête du bonheur.