Scénario

Le scénario poursuit son chemin assez rapidement, de manière assez rythmée; mais malgré cela, nous ne savons toujours pas les intentions exactes de l’assassin ni qui il est. L’auteur, Kim Jung Han parvient à maintenir le suspense et à nous donner envie de continuer à suivre ses personnages. L’histoire reste donc cohérente et bien traitée par l’auteur, mais elle n’arrive malheureusement pas à décoller ou à nous faire frissonner de bonheur comme La Dame de la Chambre Close (de Minetarô Mochizuki, one-shot chez Glénat) ou Redrum 327 (de Ko Ya Sung, en trois tomes chez Asuka).

Graphisme

Notre premier contact avec l’œuvre se fait avec la couverture, et le premier constat apparent est qu’elle est nettement plus jolie que la première. Ensuite, une fois le livre ouvert, le dessin n’a pas changé d’un pouce, ce qui n’est pas plus mal. Le style graphique de ce manhwa est d’assez bonne facture mais plutôt inégal, certaines planches sont très réussies et maîtrisées (les têtes de chapitre, notamment) alors que d’autres planches semblent moins travaillées, les expressions y sont moins bien décrites par exemple. Comme dans la plupart des bandes dessinées coréennes que nous avons pu voir en France (hormis peut-être Priest), l’utilisation des trames est très présente, mais ne donne pas un aspect informatique contrairement à certaines autres œuvres, ce qui est à mon sens assez important pour être signalé. A noter que la mise en page est de qualité, malgré le fait qu’elle n’innove pas le moins du monde et reste par conséquent très classique. Finissons par les décors qui sont relativement peu nombreux, l’auteur préférant donner de l’importance à ses personnages.

Ambiance

L’atmosphère dégagée par ce manhwa n’est pas particulièrement effrayante, mais plutôt stressante et dérangeante (du moins, c’est ce que j’ai ressenti en voyant l’assassin), elle aurait gagné un côté plus oppressant avec un dessin moins frais et aéré, des traits plus nombreux et un style plus sombre. Néanmoins, nous sommes pris dans le récit d’In-Hae et de Sang-Hyun, leurs poursuites haletantes et l’enquête des deux commissaires en parallèle donne un plus certain à l’œuvre. Une ambiance somme toute réussie, mais qui aurait certainement été différente avec un autre style graphique.

Personnages

Le nombre de personnages est assez restreint – ils doivent être une dizaine à être importants – mais c’est pour mieux les développer et s’attarder sur le cadre des quatre protagonistes principaux : les deux lycéens et les policiers. Les voir avancer dans l’enquête, chacun à leur façon, les rend intéressant puisque nous voyons leur manière de raisonner qui sont bien différentes. A côté, il y a l’ennemi de ce que nous pourrions qualifier de « groupe de héros de l’histoire » : l’assassin, nous ne savons rien de lui et c’est là que règne le mystère et l’un des intérêts majeurs de l’histoire.

Originalité

Sans être d’une originalité exemplaire, Mémoires du Masque est assez original pour être lu et apprécié à sa juste valeur. Nous lisons et suivons l’histoire avec intérêt, sans pour autant être aussi étonnés que par une des deux autres bandes dessinées citées plus haut. C’est une œuvre noire dans laquelle vous serez surtout étonnés par les personnages, leurs réactions et manières d’agir. Loin d’être d’une originalité déconcertante, ce manhwa évite tout de même les clichés du genre et les passages qui donnent une impression de déjà-vu, ce qui est une bonne chose.

Mémoires du Masque est un manhwa en quatre tomes, arrivés au second, nous nous demandons comment il finira… Cette œuvre de Kim Jung Han publiée chez Asuka laisse un avis mitigé, nous sortons de la lecture relativement satisfait mais il reste un arrière goût de manque de caractère; le tout est d’un bon niveau, mais il faudrait un petit plus, un je ne sais quoi, qui la rendrait bien meilleure et plus excitante. Dans tous les cas, j’ai trouvé la lecture agréable et légère, cela se lit avec facilité et un plaisir certain.