Ivan se met en quête de la tête d'un des apôtres de Temosare... il faut être honnête, scénaristiquement parlant, ce neuvième tome est déçevant. On n'y retrouve plus le fait de jouer sur deux époques, on n'y retrouve plus de lutte intérieure de Ivan ni même de conflit avec Vessiel. Notre prêtre préféré suit une ligne toute tracée et l'on connait déjà l'issue du combat. Ce tome se résume à une grosse boucherie, sans l'âme qui la caractérisait précédemment.
Le trait de Hyung Min Woo a trouvé son rythme et change peu depuis le volume 8. Le style vraiment propre au manhwaga confère une grande partie de cette ambiance sombre et particulièrement adaptée au scénario. Le découpage est très rectiligne, il encadre de façon stricte le scénario nous rapellant souvent qu'il s'agit là d'un récit consigné dans un livre. Cela manque de folie et de fougue mais c'est bien adapté à Priest.
On est une fois de plus plongé dans une réflexion sur la religion, mais cette fois ci cette réflexion n'est que peu saupoudrée d'action. On a vraiment du mal à entrer dans le volume, à se laisser guider par le manhwaga, contrairement aux précédents tomes serait-on tenté de préciser. Même si l'auteur tente de contre balancer le blabla en fin de volume par de l'action brute en début, la sauce ne prend pas aussi bien qu'avant... tout cela manque de rythme.
Ivan se révèle beaucoup plus superficiel et prend pleinement son rôle de pantin dans les mains de Vessiel, le dialogue entre Akmode et Vessiel eclipse totalement Ivan d'ailleurs.
Quant aux nombreux personnages d'arrière plan qui arpentent les pages de Priest, ce sont soit des pauvres humains effrayés soit des cibles faciles pour Ivan... cela au moins, ne change pas.
Priest se risque sur un chemin tortureux que bien peu d'auteurs ont exploré : la religion. Le sujet est sensible mais savamment traité, et l'ambiance bien que très sombre ne s'alourdit pas grâce à une bonne dose d'action. Finalement cela passe bien, d'autant plus que le style de l'auteur se paie le luxe d'être vraiment nouveau. Qu'on aime ou qu'on déteste Priest, on est bien forcé d'admettre qu'il n'a pas d'équivalent sur le marché.
Un tome 9 qui se révèle bien décevant car l'action est moins cadrée, le rythme et l'ambiance qu'avait trouvé Hyung Min Woo s'effritent un peu et l'on a, au final, un personnage principal vide dans un tome qui ne restera pas dans les mémoires.