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La Dame de la Chambre Close |
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Zashiki Onna |
Internautes : | Votre note ? | ||
Manga / Seinen | +18 ans | |||
Genre : Horreur / Suspens / Fantastique | ||||
Auteur(s) : Minetaro MOCHIZUKI (Mangaka) | ||||
Editeur : Glénat Début de parution française : 2004 Dernière sortie enregistrée : La Dame de la Chambre Close N/C Prix unitaire : N/C |
Il est tard, une femme étrange tape à la porte de Yamamoto, le voisin et camarade de classe de Hiroshi, jeune étudiant en faculté… Puisque le bruit l’empêche de dormir, il décide d’ouvrir pour comprendre ce qu’il se passe, c’est là qu’il fera sa première rencontre avec une femme étrange d’une grande taille, au visage allongé et aux ongles rongés, et qui porte des collants déchirés… Hiroshi ne le sait pas encore, mais il n’aurait pas dû ouvrir sa porte, car dès ce moment-là, leurs destins se sont croisés, et cela marque le début d’une "relation" très effrayante et malsaine… Zachiki Onna, ou La Dame de la Chambre Close en français, est un one shot de Minetarô Mochizuki (Dragon Head), célèbre auteur au Japon encore [malheureusement] trop méconnu en France, racontant l’histoire d’une relation assez malsaine. C’est un seinen manga de deux ans l’aîné de Dragon Head, les thèmes traités sont parfois les mêmes, et l’on peut donc ici voir le début du travail de Mochizuki sur la peur, la paranoïa, l’angle de vue partant de la pupille qu’il semble tant affectionner… En tout cas, ces éléments si propres à l’auteur ont gagné leur public puisque Zashiki Onna est un titre qui a remporté un énorme succès au Japon. Ce conte horrifique ne sera pas sans rappeler les histoires racontées lorsqu’on était enfant, tard le soir pour se faire peur, et c’est ce que désirait l’auteur. Tout au long de notre lecture, nous ressentons que Mochizuki prend un malin plaisir à nous faire frissonner. Un chef d’œuvre du genre (le manga d’horreur) qui vous fera frissonner de bonheur. Une valeur sûre à ne pas rater, surtout compte tenu de son édition française vraiment excellente. En effet, Glénat a fait un excellent travail sur ce titre en conservant le format, la couverture, les onomatopées et le sens de lecture original. Sans oublier bien sûr les pages couleur (superbes) en début de volumes. Bravo, avec un grand « B » à M. Glénat.
Légende urbaine, cette histoire angoissante au possible est remarquablement construite. Non seulement visuellement grâce à son excellente narration et sa mise en scène originale, mais aussi grâce à la manière dont elle est menée. En effet, l’auteur mélange les genres, nous passons donc du récit horrifique au loufoque (notamment les réactions de Sachiko), en passant par une enquête très bien ficelée, limite policière. Ce subtil cocktail de genres donne un plus à cet excellent scénario. La tension monte au fil des pages, et l’histoire ne fait que s’étoffer, ce qui la rend encore plus passionnante et intéressante à suivre. Un grand moment de lecture…
Le style graphique de Mochizuki sensei est TRES particulier, et il est certain que tout le monde n’y adhèrera pas, mais pour peu que vous appréciiez, vous serez totalement sous le charme. Tout d’abord, il faut remarquer que si certains personnages sont horribles (Sachiko, même si c’est fait exprès), aucun n’est réellement « beau », ni Hiroshi, ni sa copine, personne ! Ce sont juste des êtres banals, des gens ordinaires comme vous devez en rencontrer beaucoup, et c’est une des forces du manga : il n’y a pas de fioritures, le monde est décrit tel qu’il est. Contrairement aux productions américaines grand public ou à certains shônen manga où tous sont beaux, stylés, irrésistibles et parfaitement taillés… La mise en page est géniale (la page 47 et son découpage en vague m’a particulièrement marqué), notamment grâce à ses prises de vues stressantes et ses gros plans sur les yeux, ce qui confère à la narration un style unique et une grande force. A noter que les pages colorisées en début de volumes sont vraiment très belles, et qu’il est très agréable d’apprécier une telle maîtrise des couleurs.
Une tension extrême, paranoïa, peur, claustrophobie une chose est sûre : l'ambiance est pesante. Minetarô Mochizuki a fait en sorte que l’on soit toujours sur nos gardes, prêts à faire un bon en arrière à n’importe quel moment, et on ressent la même chose que lorsqu’on regarde certains films (Psycho, d’Alfred Hitchcock par exemple) : on ne sait jamais ce qui va arriver ni quand ça arrivera.
Comme dit quelques lignes plus haut, aucun ne se démarque par une classe incroyable ou une beauté indéfinissable, non. Chacun des personnages a sa propre personnalité, ses défauts. Prenons l’exemple de Hiroshi, un étudiant comme il y en a tant sans grand succès avec les filles, c’est en faisant trop facilement confiance à cette femme que ses ennuis commenceront vraiment. Sachiko est elle aussi très intéressante et travaillée, elle ne semble pas humaine mais prouve à plusieurs reprises, via l’expression de ses sentiments, que comme tout le monde elle a un cœur et ressent les émotions. Mais tout cela ne l’empêche pas d’être étrange, et d’être du genre à changer d’avis comme de chemise. Rumi, la « fille au sourire qui tue » est, à première vue, une fille comme on en voit énormément dans les bandes dessinées, mais il n’empêche que l’on éprouve une certaine peine envers elle et on la comprend… Sans oublier Satake, un garçon fort et sans scrupules (voir chapitre trois) que j’ai beaucoup apprécié et qui fait bien avancer l’histoire. Nous nous retrouvons donc face à un groupe de personnages intéressants, parfois complexes (Sachiko) et très intrigants (Sachiko).
Cette histoire d’horreur a le mérite de ne jamais tomber dans les clichés habituels du genre, c’est-à-dire qu’on ne trouvera pas d’effusion de sang à chaque page ni de psychopathe à la tronçonneuse, on sera confronté à bien pire. Peut-être plus effrayant, mais certainement bien plus intelligent et intéressant que de croiser, à chaque page, des cadavres mutilés… De plus, de par son traitement particulier et son style graphique hors normes, le titre ne peut être comparé à aucun autre, hormis peut-être son petit frère : Dragon Head…
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