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Critique Leviathan volume 2

Dan Bluesummers
Leviathan #2
Date de sortie : 28 avril 05
Prix : 8.50 €
Note du volume 2 :
« Léviathan… C’est le nom de cette bête annonçant l’avènement de la fin du monde…
Il y eut cette affaire, l’année précédant le nouveau millénaire : celle d’une petite troupe dont on était sans nouvelles. Un groupe de cinq personnes qui œuvraient au nom des Nations Unies, pour le maintien de la paix dans une région reculée de la vallée de Goreme en Turquie.
Puis… Le temps a passé. Le souvenir de cette affaire s’est estompé de la mémoire des gens. Un seul survivant réapparaît du fin fond de la terre pour revenir dans ce monde, entré dans ce nouveau millénaire sans connaître ni "Grand Roi d’Effrayeur" ni Jugement Dernier.
Son nom est KĂ´hei Samizo.
Le sourire aux lèvres, il déclare : "Je suis venu annoncer l’Apocalypse…" »


Scénario

Dans ce second volume de Leviathan, Ôtsuka Eiji nous donne de plus amples informations sur le mal qui ronge actuellement le monde. Nous retrouvons donc l’esprit sombre et torturé de ce scénariste peu commun (également connu pour ses manga MPD Psycho et Japan); si le premier tome était assez complexe et pouvait sembler flou à la première lecture du fait de son grand nombre d’informations, il n’en est rien pour ce second Leviathan. Tout est désormais plus clair, nous découvrons petit à petit les dessous de ce monde et il y est fait une critique virulente des sentiments xénophobes et nationalistes au Japon. Les références religieuses fusent (Galilée, le Léviathan…) et paradoxalement, l’histoire, bien qu’elle se situe dans la réalité tout en contenant des éléments surréalistes, demeure cohérente et crédible (unbelievably believable !).

Graphisme

Côté graphisme, premier constat : la couverture est bien plus attirante que la première. Mais outre ce premier contact enthousiasmant, le style graphique de Kinutani Yû est d’une maîtrise exemplaire. Chaque plan est choisi avec précision, certains angles de vue sont très audacieux et sont la preuve d’un travail extrêmement rigoureux. La mise en page sert à merveille le scénario complexe et sombre d’Ôtsuka, et il en est de même pour le dessin. En effet, le coup de crayon du dessinateur est extrêmement travaillé, il est riche en détails et sait passer, très aisément, d’un style relativement malsain (page 140) à quelque chose de très frais et aéré (page 69). Graphiquement parlant, vous l’aurez compris, Leviathan frôle le sans-faute tant les planches sont réussies et adaptées au scénario.

Ambiance

L’atmosphère s’est adoucie dans ce volume, elle reste bien sûr très sombre et glauque, mais beaucoup moins malsaine et pesante que dans le premier volume. Peut-être est-ce dû à l’arrivée de la petite Akane qui apporte de la fraîcheur au titre ? Ou simplement parce que, maintenant que le sujet est introduit, nous pouvons nous y attarder, car il est évident que le scénariste prend plus de temps à décrire les scènes, et tout en conservant sa noirceur habituelle, il peut désormais s’occuper du quotidien de ses héros et développer leurs relations. De plus, l’auteur dénonce ici la xénophobie et le nationalisme de certains japonais, ce qui confère à Leviathan une image plus ambitieuse. Bref, nous avons droit à un savant mélange entre scènes dures et passages plus doux, plus agréables, ce qui contribue largement à la qualité de cette bande dessinée.

Personnages

Quant aux personnages, nous pouvons affirmer qu’ils ont gagné en profondeur. Kôhei nous semble beaucoup plus humain, le travesti gagne en importance et se révèle particulièrement important, mais nous parlerons surtout d’Akane et de Yotsume cette fois-ci. Yotsume est un nationaliste japonais qui lutte contre l’arrivée d’étrangers, cet homme est très énigmatique et je suis certain qu’apprendre d’où lui vient cette si profonde haine envers les étrangers sera très intéressant (même si nous le savons déjà plus ou moins, il existe sûrement une raison plus profonde). Pour finir, Akane, c’est la petite fille qui apparaît en fin de tome un, elle est mignonne, vit chez Kôhei et semble avoir d’impressionnants pouvoirs. Cette protagoniste nous réserve, elle aussi, bien des surprises et a réussi à amener une certaine fraîcheur; c’est un petit rayon de soleil dans ce monde si noir.

Originalité

Ce seinen manga a un caractère très prononcé, son style graphique est unique et son histoire d’un tel degré de folie et de noirceur qu’elle en devient vite fascinante. Constamment, il est fait référence à la bible (et d’une manière plus générale aux religions), mais aussi à la politique actuelle, tant japonaise que mondiale. Nous avons également des critiques des mentalités d’aujourd’hui, et Samizo Kôhei livre un message de tolérance en étant sans cesse opposé à l’agressif Yotsume.

Sombre mais moins dérangeant que le précédent album, Leviathan s’inscrit dans la lignée des titres surnaturels, mais basés sur un fond réel. Les réflexions sont intelligentes et l’ancrage dans notre société des plus réussi, Ôtsuka ne laisse rien au hasard et mêle habilement différents genres, mieux : il jongle avec ! Ajoutons à cela quelques touches d’humour qui viennent agrémenter la lecture, une fraîcheur nouvelle (en partie due à Akane) et un dessin d’une excellence rare. Leviathan est un excellent titre, et il ne fait presque aucun doute qu’il saura s’imposer comme une valeur sûre et une très bonne vente au fil des volumes. Ôtsuka Eiji et Kinutani Yû se complètent l’un l’autre dans ce récit noir de grande qualité.

Critiques Leviathan volumes par volumes

 
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