Dans ce tome-ci, l'histoire reprend une certaine ampleur, fini les combats à répétition, l'auteur décrit ici un seul combat bien raconté qui nous démontre bien sa qualité de narrateur. La tension est plus forte que ce à quoi la série nous avait habitués dans les quelques derniers volumes, ici nous avons droit à flash backs et remises en question de la part des personnages, et c'est avec un certain plaisir que nous nous retrouvons ensuite dans une phase de recherche, de recrutement, comme dans les premiers Hôshin. Un scénario bien plus intéressant à suivre qui dégage une certaine fraîcheur, on ne s'ennuie pas, on suit avec plaisir les personnages.
Le style graphique est fidèle à lui-même. Les dessins sont beaux et maîtrisés bien que très particuliers. L'auteur se sert énormément des trames et d'outils informatiques, ce qui donne une certaine profondeur au dessin sans pour autant le rendre surchargé. La mise en page, elle, est plutôt réussie, sans être innovante, elle respecte les règles du shônen et conserve un certain dynamisme. Un bon dessin, avec des personnages et décors réussis, et une narration fluide bien que classique.
L'ambiance du manga est étrange, nous nous retrouvons aux côtés de personnages et d'une histoire issus d'une légende chinoise mélangés à un monde mi-futuriste, mi-heroic fantasy. Un cocktail détonnant qui donne une allure particulière et originale à l'œuvre. Une atmosphère d'autant plus réussie grâce au style graphique totalement maîtrisé et bien adapté au récit.
Au risque de me répéter par rapport aux tomes précédents, les personnages sont très attachants et réussis, parfois attendrissants ou agaçants, il est rare qu'ils laissent indifférent. Cette fois-ci, je ne parlerai que de Wen Zhong qui est à l'honneur dans ce tome ; c'est un personnage charismatique qui, derrière son air froid et insensible, cache un dur passé et un esprit continuellement torturé. C'est un homme perdu, perpétuellement en proie aux doutes, mais qui a la chance d'avoir un ami comme Fei-Hu pour lui venir en aide. Un personnage intéressant dont l'histoire nous est révélée dans ce tome, je vous laisse le plaisir de la découvrir…
Sans être un manga d'une grande originalité, on ne peut pas non plus dire qu'il soit prévisible ou consensuel. Le traitement de l'histoire et sa mise en page sont assez classiques, mais l'aspect graphique et l'ambiance donnent au titre un plus indéniable. Hôshin est un shônen manga à part, mais avec cette grande guerre, il a beaucoup perdu de son originalité initiale…
Ce tome conclut l'arc de la guerre des immortelles (Kunlun contre Jin Ao) et c'est pour notre plus grand plaisir. Si depuis quelques tomes, Hôshin avait tendance à me lasser, car la guerre n'en finissait pas, ce volume m'a beaucoup plu, un retour aux sources de la part de l'auteur : humour, fraîcheur, recherche et une Daji plus folle que jamais. A six manga de la fin, l'auteur, Ryû Fujisaki, a su raviver notre intérêt pour sa série. Une bonne lecture qui réconciliera les fans avec la série.