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Critique Kirihito volume 4

Dan Bluesummers
Kirihito #4
Date de sortie : 22 mars 06
Prix : 7.95 €
Note du volume 4 :
Osanai Kirihito, brillant jeune médecin ayant contracté la terrible maladie appelée monmô et devenu « homme-chien », apprend que son état est dû aux magouilles de son chef de service, le professeur Tatsuga’Ura, qui a écarté toute opposition trop obstinée à sa thèse d’infection virale. Alors réfugié dans un village palestinien où il a finalement été accepté en tant qu’être humain et médecin, Osanai décide de rentrer au Japon pour accomplir sa vengeance et réduire à néant celui qui a détruit sa vie. Ce dernier a finalement réussi à obtenir le poste tant convoité de président de l’ordre des médecins, après avoir également écarté Urabe pour schizophrénie.
Tout nous mène à envisager un dénouement tragique, qu’en sera-t-il réellement ?


Scénario

Après la description alternée, trois tomes durant, de la descente aux enfers de Kirihito et de la montée en puissance de Tatsuga’Ura (qui finit par être à l’apogée de sa gloire), ce quatrième et dernier volume renverse le courant et raconte la vengeance du personnage principal. La série, qui avait jusqu’à présent un rythme plus posé (bien que sans temps morts) visant surtout à mettre en image le bouleversement dans la vie des personnages, possède désormais un rythme beaucoup plus effréné, s’adaptant parfaitement à l’état mental du « héros » qui a tant à faire (se venger, mettre en avant sa thèse concernant la monmô, parler à Izumi…).
L’œuvre de Tezuka Osamu grouille de travaux fascinants et géniaux, et celle-ci en fait partie. Seinen manga mature, intelligent et réfléchi paru dans le Big Comics, ce travail du maître est d’une grande noirceur mais reste néanmoins emprunte d’un humanisme profond, qui se fait surtout ressentir en fin de tome et à travers le personnage principal.

Graphisme

Graphiquement toujours aussi réussi et rondouillard, le style de Tezuka est d’une grande vitalité et parvient à retranscrire beaucoup de sentiments et d’émotions malgré sa relative simplicité. Une nouvelle fois, l’auteur innove dans sa mise en page, très vive et pleine d’idées, telles par exemple la dernière case de la page 49 ou encore les quelques pages retraçant l’égarement d’Urabe (pages 55 et 56), parfaites dans leur genre, déformées et proches du registre horrifique à la page suivante. Les décors sont superbes et les quelques effets plus réalistes (page 128) et faisant référence à la religion (page 130) sont maîtrisés et montrent l’étendu des capacités de Tezuka dans des registres différents.
Après, comme toujours, il est important de noter que le graphisme n’est pas « beau » et travaillé à la manière de ceux de Tôme (Sing « Yesterday » for Me…), Inoue (Vagabond…) ou encore Samura (L’Habitant de l’Infini), ce qui ne l’empêche pas d’être brillant, à sa manière.

Personnages

En chroniquant le premier tome, j’avais dit qu’Osanai Kirihito était un personnage très classique mais qu’il serait certainement passionnant d’en suivre l’évolution. Eh bien, je ne m’étais pas trompé. Le voir se déshumaniser au fil des volumes le rend particulièrement étonnant et intéressant à suivre; après avoir vécu des évènements très difficiles, ce médecin exemplaire se transformait petit à petit en un homme-chien immonde (aux yeux de la société) qui craint à exercer sa profession après avoir raté une intervention. Cependant, et malgré ces énormes changements, nous nous prenions d’affection pour cet homme qui a tant souffert mais continue à vouloir vivre, à vouloir sauver des vies bien qu’il ait perdu confiance en lui. Dans cet album, c’est un Kirihito complètement changé que nous découvrons, parfaitement adapté à un nouveau milieu et qui replonge dans la souffrance au contact d’informations sur son ancienne vie; là, tel le compte de Monte Cristo, il entreprend de se venger lorsqu’il apprend les raisons pour lesquels sa vie a été ravagée par le docteur Tatsuga’Ura. Pour ce qui est de ce dernier, il reste égal à lui-même – c’est-à-dire menteur, manipulateur et désagréable – et ne nous inspire toujours pas la moindre sympathie, contrairement à Kirihito et Urabe qui restent relativement humains, bien que pleins de défauts. Quant à Urabe, s’il a longtemps semblé légèrement en retrait, il marque à chacune de ses apparitions et nous laisse perplexe. Véritable Docteur Jeckyll and Mister Hyde tezukien, ce personnage nous frappe par ses contradictions du début à la fin de l’histoire et s’avère être l’une des créations les plus marquantes et folles du dieu des manga (aux côtés de Yuki Michio, anti-héros de MW).

Moins expérimental que Barbara (BD réussie mais quelque peu brouillonne), Kirihito mérite amplement sa place dans la collection Tezuka d’Akata, la filiale manga de l’éditeur français Guy Delcourt, grâce à une réelle profondeur sur le plan du scénario et à une narration toujours plus fluide et maîtrisée d’un auteur débordant d’idées. Tezuka sensei, merci d’avoir révolutionné la bande dessinée nippone. Vivement Dororo et Tezuka – Histoires pour Tous, prochain titres de l’auteur à sortir dans la même collection. Du grand en perspective (surtout avec le premier des deux titres cités, manga de l’auteur que j’attends depuis le plus longtemps). Kirihito Sanka © 2005 by Tezuka Productions.

Critiques Kirihito volumes par volumes

 
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