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Critique Le Manoir de l'Horreur volume 9

Dan Bluesummers
Le Manoir de l'Horreur #9
Date de sortie : 24 août 05
Prix : 6.25 €
Note du volume 9 :
Ce neuvième tome de la série Le Manoir de l’Horreur se compose, comme ses prédécesseurs, d’histoires courtes d’une vingtaine de pages ayant pour seul point commun l’horreur en tant que représentation de la cruauté des humains.

Scénario

Toujours construits sur le même modèle, les chapitres tendent cependant à devenir de moins en moins pertinents. Le précédent volume, sans atteindre des sommets, proposait des réflexions plutôt intéressantes, originales et bien pensées sur l’être humain, et cela même si nous pouvions ne pas adhérer à la démarche (souvent assez malsaine) qui nous menait à de telles conclusions, mais tout paraît bien différent dans ce neuvième et avant-dernier tome. En effet, le niveau a quelque peu régressé pour tomber dans de banales histoires horrifiques. Nous ne comprenons pas réellement les raisons des actes décrits, ils ne représentent aucunement le mal-être de notre société, seulement diverses formes de dégénérescences mentales ou problèmes surréalistes (voir « Araignées à tête humaine »). Nous avons donc du mal à saisir où l’auteur, Ochazukenori, veut en venir, comme si celui-ci avait perdu de vue son objectif premier entre l’album précédent et celui-ci… Dommage, nous passons d’une critique de notre société (pas forcément très fine, mais décalée et personnelle) à une simple bande dessinée d’horreur nippone sans ambition si ce n’est celle de nous effrayer…

Graphisme

Le graphisme reste par contre fidèle au reste de la série, c’est-à-dire un dessin très jeté, nerveux, torturé et approximatif (par moment) qui arrive à maintenir une forme de tension et qui fait que nous ne nous sentons jamais à notre aise… Les décors sont relativement peu nombreux sauf lorsqu’ils sont nécessaires, comme si l’artiste ne s’encombrait pas de détails : nul besoin de fioritures, son objectif est de raconter ses récits d’épouvantes et de faire passer un message. Bref, Ochazukenori nous livre un manga brut, au ton sec et dur servi par un dessin adéquat, quoique parfois maladroit, et une mise en page instinctive.

Ambiance

Grâce à son tracé malsain et à ses contes sordides, l’auteur arrive à entretenir une impression de gêne et de dégoût mais rarement de peur. Contrairement à La Dame de la Chambre Close de Mochizuki Minetarô qui nous reste en tête, nous hante et nous fait hésiter à éteindre la lumière avant de nous coucher, Le Manoir de l’Horreur nous choque et nous surprend sur le moment mais ne nous laisse pas de souvenirs. Une fois la lecture terminée et le livre clos, nous devrions penser à certains thèmes évoqués (comme cela m’est arrivé à la lecture du huitième numéro du manga), mais là, il ne nous reste rien. Les divers scenarii sont assez peu crédibles (et peu cohérents dans certains cas), ce qui ne nous aide en rien à apprécier ce tome relativement moyen, voire médiocre pour les plus critiques d’entre nous, ce qui est fort regrettable étant donné que Le Manoir de l’Horreur m’avait laissé une plutôt bonne impression.

Personnages

Il serait difficile de vous parler des personnages puisqu’ils changent à chaque chapitre et ont une durée de vie assez limitée (j’exagère à peine). Le fait que nous ne les suivions que le temps d’une séance porte peut-être préjudice au titre car c’est sûrement pour cette raison que nous ne nous attachons pas à eux et que nous n’éprouvons rien (si ce n’est du dégoût) devant leurs souffrances. Néanmoins, Ochazukenori s’emploie souvent à mettre en scène des protagonistes principaux assez similaires qui sont, tour à tour, victimes et bourreaux… Ce qui nous permet de ne pas être trop « dépaysés » mais également d’avoir des surprises à propos de leurs intentions.

Originalité

Le principe est original : nous avons des séances horrifiques (les chapitres se présentent sous forme de séances, comme s’ils étaient des films) qui se terminent systématiquement par une case où l’auteur s’adresse à nous, en nous demandant comment nous aurions réagi à la place des personnages ou en nous proposant une sorte de conclusion, de morale assez inattendue, souvent plus que douteuse et tordue. L’imagination de l’auteur déborde et il ne manque jamais d’idées pour mettre ses protagonistes à mal, dans des univers différents et toujours plus déstabilisants, et malgré l’essoufflement du manga quant à sa qualité de reflet de nos travers humains, il nous faut bien avouer que chaque scène nous surprend et se démarque des précédentes.

Cet avant dernier tome s’avère décevant, surtout comparé au huitième, bien plus intéressant et mieux écrit. Néanmoins, si vous êtes fans de l’auteur et de sa vision crue des choses, vous trouverez certainement votre bonheur malgré l’essoufflement et la légère perte d’intérêt due à la disparition de l’aspect « sociologique » de l’œuvre, qui était, pour moi, son plus grand intérêt. Espérons que Le Manoir de l’Horreur suivant sera meilleur et qu’il terminera la série avec brio… Nous verrons bien en octobre. Zangekikn © Ochazukenori / Seirindo Visual Ltd.

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