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Critique Rivage volume 4

Dan Bluesummers
Rivage #4
Date de sortie : 10 janvier 07
Prix : 7.50 €
Note du volume 4 :
Après avoir découvert où Maname se cachait, Togaro se fait capturer par des gens du village qui l’accusent de trahison. Momoe, pour éviter de se mettre dans l’embarras et pour protéger le village (grâce aux connaissances en riziculture de Maname), confirme qu’elle est bien responsable des tracas de l’île et fait enterrer Togaro jusqu’au cou. Elle devra passer sept jours sans manger…

Jusqu’à aujourd’hui, je dois avouer ne jamais avoir été réellement convaincu par Rivage de Kashiwagi Haruko. Les deux premiers volumes m’avaient parus plutôt moyens et sans grand intérêt; et le troisième tome m’avait laissé sur ma faim malgré les quelques améliorations. Mais ce quatrième et avant-dernier numéro donne toute son ampleur à la série. Enfin, elle prend son envol, notamment grâce aux personnages, plus poussés, plus travaillés et moins caricaturaux. Les surprises se succèdent et les évènements s’enchaînent de mieux en mieux, évitant les longueurs du début.
L’auteur semble avoir repris les choses en main. Les premiers chapitres étaient trop axés sur l’étude de cette île à travers leur mode de vie et leur sexualité. D’ailleurs, si ce travail sur le sexe et sa place dans la société avait été intelligemment traité dans Initiation, l’analyse manquait ici de tact. Peut-être est-ce la raison pour laquelle l’auteur, se rendant compte qu’elle avait raté sa cible, a décidé d’opérer de nombreux changements ? En tout cas, la tournure choisie s’avère surprenante. Ainsi, le récit prend de l’ampleur, s’élargit, devient plus mental et torturé qu’il ne l’était jusqu’à présent.
Le travail graphique est, quant à lui, toujours intéressant bien que quelque peu inégal. Effectivement, certaines planches sont d’une réelle beauté et l’attention portée sur les ombres et autres effets de lumière sont particulièrement réussis; par contre, Kashiwagi gère toujours assez difficilement certains plans (selon les angles choisis, les visages sont représentés avec plus ou moins de brio). Cependant, ne boudons pas notre plaisir : une certaine beauté se dégage du travail de l’artiste. Le tracé, bien que très étudié (les cases sont toujours très remplies), dégage une certaine fraîcheur. Une forme de pureté exprimée sur les visages de certains personnages, aux allures tantôt angéliques, tantôt presque démoniaques.


Au final, ce quatrième album s’avère être une plutôt bonne surprise. Sans être un chef-d’œuvre non plus, la fin de la série rehausse son niveau général. Toutefois, il est dommage que ces qualités se soient tant fait attendre… Attendons le dernier volume pour nous prononcer définitivement. De quel acabit sera le dénouement ? Réponse en mars. Onimushi © 2004 by Kashiwagi Haruko / Shogakukan Inc., Tōkyō.

Critiques Rivage volumes par volumes

 
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