Dans ce tome, le match se poursuit et de nombreuses péripéties ont lieu, suivent ensuite des passages plus tendres, joyeux et douloureux. Inoue a réussi à trouver un bon équilibre pour son œuvre, cela donne une lecture savoureuse et une fin excellente (ce qui est loin de toujours être le cas). Jamais l'ennui ne nous gagne, nous sommes touchés, émus, énervés... Nous vivons la même chose que les protagonistes.
L'auteur a un trait en perpétuelle amélioration. C'est fin, souple, réaliste et détaillé. Chaque case est un réel bonheur, les expressions des visages sont très expressives (cela peut sembler logique, mais parfois les visages manque de vie…), les personnages vivants, leurs mouvements fluides et les proportions parfaites. Ce graphisme maîtrisé est accompagné d'une mise en page dynamique et réussi malgré le nombre hallucinant de détails et toutes les trames utilisés. Tout comme pour le scénario, l'auteur a réussi à trouver le bon équilibre et à former un très bon ensemble.
Comme cela a été dit par Aniki et moi pour les précédents volumes, l'ambiance de Slam Dunk est proche de celle des terrains de basket-ball. Nous sentons les cris des spectateurs, la transpiration et l'épuisement des joueurs, la remise en question systématique des entraîneurs, par peur d'avoir fait le mauvais choix... C'est comme si nous y étions ! Il est ainsi aisé de voir à quel point Inoue s'est imprégné des stades et de leur atmosphère unique, un coup de maître.
Tout au long de la série, nous nous serons attachés à bien des personnages. Cette palette de basketteurs tous différents les uns des autres ont contribué au charme fou de la bande dessinée et nous regretterons le génie autoproclamé et tous les membres de son équipe (bien qu'il y ait des chances qu'ils réapparaissent un jour...). Farewell my friends !
Sans être comme, par exemple, JoJo's Bizarre Adventure de Hirohiko Araki, Slam Dunk n'est tout de même pas dénué d'originalité. Nous sommes impressionnés par la virtuosité avec laquelle l'auteur a fini sa série, de manière intéressante et différente de ce qui se fait habituellement; mais aussi par la puissance qu'il arrive à retransmettre lors des matchs.
Après nous avoir offert plusieurs années de bonheur, le titre de Takehiko Inoue se termine. Tout au long de ces trente et un volumes, ce shônen manga aura réussi à nous intéresser, à nous donner envie de jouer au basket et, tout simplement, à se faire une place dans nos cœurs : une valeur sûre qui, avec Rookies de Masanori Morita, a réussi à me faire changer d’avis sur les manga sportif (bien que les rencontres sportives soient parfois très longues). Une intensité rare, des dessins splendides, des personnages charismatiques et loin des poncifs du genre, et une narration dynamique font de ce titre un incontournable. L'aventure Slam Dunk est finie, aussi bien pour les fans que pour l'équipe d'édition de Kana… Mais ne vous en faites pas ! Une autre série de l'auteur, Real (seinen en quatre volumes pour l'instant), viendra prendre le relais, et ce dès janvier 2005.