Scénario

Comme le tome précédent, ce second Eat-Man est composé de plusieurs chapitres qui décrivent chacun une mission du mercenaire ultime et invincible. Mais malgré une base très faible – « j’embauche le meilleur aventurier pour qu’il m’aide, il sera bien payé et je pourrais vaquer à mes occupations » - Yoshitomi arrive à faire passer le temps et nous divertir le temps d’un chapitre, avec un dénouement qui nous en apprend toujours un peu plus sur notre héros (ses sentiments, son passé...).

Graphisme

Le dessin de l’auteur dans ce manga est assez irrégulier, allant de cases agréables à l’œil (en haut à gauche de la page 87) à des cases graphiquement faibles avec des erreurs de positionnement et de perspective (notamment la drôle de position du manche de l’épée sur la troisième case de la page 18). Heureusement, en dessinant Ray quelques années plus tard, Yoshitomi a nettement amélioré sa copie. Pour ce qui est de la mise en page, elle est classique mais efficace; à noter que l’« Act – 4 Guardians » se démarque grâce à un découpage percutant qui ajoute du dynamisme à l’image et au rythme du chapitre.

Ambiance

L’ambiance est, quant à elle, réussie et possède un charme certain. Au fil des volumes, nous découvrons de nouveaux aspects du monde d’Eat-Man, et l’auteur sait proposer des chapitres relativement variés (l’un proche de Dragon Ball, l’autre plus axé sur les sentiments du personnage, etc.). Une fois de plus, nous retrouvons ces architectures futuristes et ces dessins mécaniques qui ne sont pas sans rappeler ceux de Kishiro Yukito (Gunnm), et nous pouvons alors dire que pour ce titre, Yoshitomi Akihito a su trouver le juste milieu entre heroic fantasy et science-fiction.

Personnages

Mis à part Bolt, les personnages ne font des apparitions que pendant un chapitre (bien que j’ai l’intime conviction que certains réapparaîtront un de ces jours…). Ainsi, Bolt est le seul protagoniste à être un tant soit peu développé, néanmoins, il reste assez creux, psychologiquement parlant, et sa réelle qualité vient de son cœur d’or et de son style hors normes. Bref, si vous n’aurez aucun mal à le suivre, il ne déclenchera pas encore de passion, et j’espère sincèrement qu’il gagnera en profondeur dans les histoires à venir.

Originalité

Mm… L’originalité n’est pas le fort de ce titre, et pour peu que vous ayez une certaine connaissance en bande dessinée ou en littérature fantastique, vous lui trouverez des ressemblances avec d’autres titres (non pas que l’auteur s’en soit forcément inspiré). Mais le mélange de genre et l’habile réutilisation de certains éléments (comme dans Black Cat de Yabuki Kentarô) font de cette œuvre quelque chose d’assez sympathique qui se laisse lire sans le moindre problème.

Eat-Man, malgré son scénario minimaliste et son graphisme parfois malhabile, est un manga pour lequel j’ai une certaine sympathie et qui, je l’espère, deviendra petit à petit bien meilleur. Nous savons déjà que Yoshitomi gagnera en maturité graphique avec les années, Ray en est la preuve, il ne nous reste alors qu’à voir si l’histoire aussi évoluera dans le bon sens du terme et arrivera à se démarquer des autres productions du genre.