Voici le premier volume d’un manga en quatre tomes, dont l’auteur n’est pas mangaka mais maquilleur de cinéma à la base ! Il a officié dans des films comme Tetsuo ou Tokyo Fist. Cela peut surprendre, et on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre à la lecture de Ken. Ken est un voyageur, puisqu’il est un transporteur, c’est-à-dire qu’il s’occupe de transporter n’importe quoi, d’un point du globe à l’autre, à condition que ce ne soit pas de la drogue ou des armes, et à condition d’être payé bien sûr. Sa première aventure nous emmène à Taiwan, où il est chargé de transporter une jeune princesse à Bali, parce qu’elle désire fuir un mariage arrangé par son père avec un riche prince d’occident, ce qui manque relativement d’originalité. La seconde histoire, plus intéressante, nous emmène tout droit en Afghanistan, en passant tout d’abord par le Pakistan. Autant dire que l’ambiance change du tout au tout entre la paisible Indonésie visitée dans l’histoire précédente, et l’Afghanistan où règnent Moudjahidin, terrains minés et autres dangers. C’est d’ailleurs un des points forts de ce manga, le voyage, et les paysages qu’il nous permet de découvrir. Si quelques clichés du genre existent, notamment le fait qu’il y ait toujours une jolie jeune fille aux côtés de Ken, l’auteur ne cède pas pour autant dans la facilité humainement parlant, car il se plaît à construire des relations riches et passionnantes entre les différents protagonistes, sans stéréotyper leur caractère. C’est donc avec un intérêt certain que l’on découvre comment Ken interagit avec ses camarades de voyage. Le scénario, qui devient intéressant avec la seconde histoire donc, est servi par un dessin qui n’est pas des plus parfaits. Disons qu’il a son charme, et il n’est pas sans rappeler quelques oeuvres. Cependant, le trait manque quelque peu d’expérience, puisque les proportions des personnages sont plutôt bizarres, surtout en tout début de volume, avec des bras légèrement difformes. De plus, la sensation de mouvement, dans le combat de début par exemple, n’est pas superbement décrite. Heureusement, au fil des pages, l’auteur maîtrise un peu plus son dessin, et on s’y habitue, de sorte qu’on suit la seconde histoire sans ciller. D’ailleurs, l’auteur ne se prive pas de nous transmettre sa passion du voyage en dessinant parfois de superbes décors, que ce soit à Bali ou en Afghanistan. Manga d’action avant tout, l’auteur n’oublie pas pour autant que l’histoire est importante, et que les personnages le sont tout autant. Si la première histoire reste classique et peu intéressante, la seconde vous tiendra en haleine jusqu’au bout, et c’est avec plaisir qu’on attendra le second volume des aventures de Ken.