Le scénario prend encore de l’ampleur et ne retrouve véritablement que des moments plus légers avant ou après la bataille. Le monde mafieux se met très bien en place tout comme les luttes internes et autres révélations ou retournements de situations. Malgré une petite coupure en forme de flash-back, on suit avec intérêt le conflit qui s’est mis en place et surtout la maîtrise de Ryo à brouiller les cartes et contrôler les événements à tel point qu’on peut se demander si ce n’est pas toujours lui le personnage principal du manga.
On retrouve aussi avec bonheur certains clichés de City Hunter le côté répétitif en moins. Le côté sentimental est toujours présent, toujours aussi et sans mièvrerie aucune. Seul le côté fantastique à propos des visions de GH reste un peu décalé par apport à l’action. En tout cas ce 3ème tome et sans aucun doute le meilleur à ce niveau là pour le moment (en attendant la suite) qui définit les bases et autres orientations que va suivre la série. Tout simplement indispensable.
Toujours aussi magnifiquement maîtrisé, Hojo nous donne encore une belle leçon de dessins comme à son habitude. Les personnages sont toujours aussi magnifiques et la mise en scène est impeccable. Les scènes sont toutes plus superbes les unes que les autres et la force ou l’émotion de ces dernières (c’est selon) ne peuvent que laisser le lecteur béat.
Toujours plus noire, on se croirait presque revenu à la période du duel contre Kaibara dans City Hunter. Heureusement que Hojo garde toujours un côté positif qui nous évite de sombrer dans une suite de moments mélodramatiques. L’humour est toujours présent et détend cette atmosphère au tout début du manga. La suite est, en effet, bien plus sombre et l’auteur laisse présager au tout début que nos héros n’en ressortiront pas indemnes. La situation devient de plus en plus pesante donc jusqu’à sa conclusion finale qui permet enfin de se relâcher grâce, encore et toujours, à Ryo (et la participation indirect de Kaori et GH). Néanmoins la fin se caractérise surtout par un épisode émouvant et très beau qu’il faut regarder des deux côtés du miroir.
Ryo reste égal à lui-même que c’est toujours un plaisir. On voit aussi un nouveau personnage, dénommé Shinhon, qui deviendra récurrent apparaître et autour duquel je ne donnerais aucune autre information pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte. Sinon on retrouve avec nostalgie ou amusement l’équipe de Ryo avec une Saeko plus proche de lui que jamais. C’est surtout encore une fois Glass Heart qui est mise en avant. Cette dernière est toujours à la recherche d’elle-même et va devoir faire des choix. Toujours aussi émouvante et belle, on ne peut que craquer devant elle.
On ne peut pas dire que Hojo continue de se démarquer (bien qu’être original à notre époque soit très dur) mis à part pour le lien entre Kaori et Glass Heart mais cela est beaucoup moins mis en avant dans ce tome. On retrouve l’idée des enfants/soldats mais ce qui marque surtout le tome ici présent c’est la bataille en pleine ville (certes évacuée). Le conflit urbain dans la Tokyo actuel a de quoi plaire. Ajoutons à cela l’unité des Genbus avec un style Ninja qui peut faire décalé à première vue mais s’intègre au final parfaitement dans la logique du moment.
Splendide, que dire de plus devant tant de talent. On se demanderait presque comment Hojo fait pour nous charmer autant si on n’en avait pas pris l’habitude (du moins pour ses fans). Tout est parfait pour faire passer un excellent moment aux lecteurs. Angel Heart est véritablement un des mangas du moment à absolument suivre. Encore un chef d’œuvre à ne pas en douter.