Inutile de chercher bien le loin, le scénario est avant tout orienté vers le non sens total et l'absurde. La trame scénaristique de ce premier tome ne cherche qu'à nous présenter les différents personnages et l'arrivée du héros au sein de la brigade de la mort. Un scénario qui n'a donc rien de transcendant en effet, l'auteur reprend ici les canons du genre des mangas policiers. On pourrait donc penser que tout est classique mais si l'auteur réexploite tout ces clichés c'est avant tout pour les briser avec un humour très ravageur, noir mais surtout complètement absurde.
L'auteur aborde quand même quelques sujets plus sérieux comme le harcèlement sexuel, la trop grande importance donnée aux études au japon comme facteur de différence sociale et égalitaire, la corruption ou même la présence des forces armées américaine dans le pays. Néanmoins à chaque fois cela est abordé de manière complètement surréaliste évitant au manga tout discours ouvert sur le sujet.
Pour le moment en tout cas, inutile de chercher une trame scénaristique principale, chaque histoires est avant tout une manière de rire au dépend des personnages (et surtout du personnage principal).
Des traits parfois grossiers et qui ne collent semble t'il pas toujours avec l'image que l'on a pu avoir avant du personnage d'où l'impression d'une irrégularité du travail. Néanmoins, il faut aussi se replacer dans le contexte avec des personnages bien mis à mal dans grands nombres de situations ce qui explique ces déformations si importantes. Pour le reste, le dessin est très énergique et rend bien la situation et appuie la mise en scène ou le rendu est grossier, dans le sens où chaque scène est exagérée à son maximum. Néanmoins le manga possède un graphisme particulier qui ne pourra pas forcément plaire à tous.
Je l'ai déjà mentionné, mais tout dans ce manga respire le grotesque et l'absurde dans un but clairement affiché. Dès le départ, on se retrouve dans des situations complètement loufoques et surréalistes de par leur démesure et un humour ravageur certain.
Tetsunosuke Yamabuki est le jeune homme gonflé par son idéal de justice et plein de bonne volonté. S'il apparaît comme une sorte de héros idéal tout d'abord, Yamabuki passe tout le long du manga à être rabaissé, martyrisé, méprisé et humilié, finissant tout le temps dans le plus simple appareil.
Les autres personnages ne sont pas en reste. A l'image du scénario on retrouve tous les stéréotypes du genre et dans le seul but de mettre à mal tout cela bien évidemment. Il est clair que voir débouler les personnages de la brigade de la mort, présentés de prime abord comme des durs, pour se déguiser en panda géant pour faire de la prévention routière dynamite complètement la première impression.
Dans tous les cas, les personnages sont tous (ou presque) versés dans la dérision et le non-sens, cela d'ailleurs même dans l'apparence de certains, complètement surréalistes.
La couverture du manga donne tout de suite le ton, "Keishicho 24 - Les flics de la mort" est un manga qui donne tout dans la démesure la plus totale. Kurokawa se lance visiblement dans la publication de manga comique vu que parmi leurs 8 premiers mangas, 3 donnent dans ce registre. Néanmoins ici, l'humour n'a rien à voir avec celui d'Azumanga Daioh et de Villa Cosmos. L'humour est ici beaucoup moins subtile et passe par une exagération totale de la situation et des personnages ainsi qu'une approche qui s'adresse à un public plus mature que les deux autres oeuvres. En tout cas, "Keishicho 24 - Les flics de la mort" est un manga bien sympathique et drôle qui développe aussi des idées intéressantes et qui démolit allègrement les clichés avec une fureur rafraîchissante.