Enfin une avancée scénaristique, un complot se trame contre le Shogun, Tomoe est prisonnière et la situation est critique... Il n'est plus question dans ce tome de récits des périples d'Usagi, de plus tous les protagonistes rencontrés jusqu'à présent et ayant une grande valeur en tant que combattants sont regroupés dans ce volume et tendent tous vers le même but... préserver la paix. On y découvre les véritables forces des différentes parties (les ninja neko font figure d'armée...) et Zato-Ino semble finalement parvenir à l'aboutissement de sa quête.
On apprécie la qualité des combats à un contre un et il semble y avoir ici une amélioration dans la gestion des combats "de groupe". Le dynamisme du dessin ne le rend que plus réaliste et l'attaque du fort est gérée avec maestria. L'expressivité des visages renforce les propos des protagonistes, comme lors du dialogue entre Usagi et le capitaine Torame (p.137)
Beaucoup de souffrances pour une ambiance qui ne devient pas lourde pour autant. Il y a conspiration et destruction d'un village entier pour la sauvegarde des intérêts d'un seigneur. Deux samouraïs qui reconnaissent mutuellement leur valeur mais restent attachés au bushido, ce qui implique de rester fidèle à son maître même si celui-ci est dans l'erreur.
Le temps est donc au solennel, à la reflexion et à l'action.
On assiste dans ce volume à une réunion des protagonistes importants ayant croisé le chemin d'Usagi auparavant. Ici ils s'allieront tous pour préserver la paix du pays. On en apprend plus sur Shingen (rencontré dans le troisième volume), qui est le kashira ou chef des ninjas neko. On y fait la connaissance du capitaine Torame, un être dévoué au bushido et entièrement dévoué à son maître. Comme il le dit lui même, "samouraï signifie celui qui sert et le dévouement à un maître est suprême".
Il n'y pas vraiment d'originalité... par exemple il y a création d'alliances entre clan autrefois ennemis pour simplement battre un ennemi commun. Il est cependant intéressant de constater et de comprendre les différents codes (les shinobis ou ninjas ayant le leur aussi). Il y a quand même des similitudes entre les deux, comme l'honneur, le fait de payer ses dettes et surtout faire passer sa mission avant sa propre vie. De plus le bushido nous est légèrement expliqué (p.64 et 65) ou en tout cas partiellement cité, ce qui facilite la compréhension des pauvres occidentaux que nous sommes :). Une petite introspection est faite dans la culture nipponne par le rêve d'Usagi qui voit Tomoe en yurei (fantôme).
La détermination de tous est impressionnante, ce dévouement pour un maître peut être difficilement compris si on n'a pas pleinement conscience de l'importance du respect du bushido pour un samouraï. Et tout ceci, Sakai l'expose avec simplicité et bon goût. On comprend pourquoi cette série a reçu le Eisner Award.